
Ce qui se passe au Sénat pousse le TIM à basculer dans l’opposition officielle.
Pendant que le Mapar d’Andry Rajoelina hésite à prendre sa décision, le TIM de Marc Ravalomanana menace en affirmant qu’il est prêt à basculer dans l’opposition officielle si le HVM au Sénat le pousse vers cette voie de sortie. Samedi dernier dans l’après-midi à Ivandry, la sénatrice TIM Olga Ramalason l’a fait savoir après une réunion avec le président du parti, Marc Ravalomanana, à Faravohitra dans la matinée. La réunion a été provoquée par ce dernier qui était rentré au pays vendredi après un voyage de quelques jours en Inde. D’après Olga Ramalason, avec ses trois sénateurs, le TIM n’est pas autorisé à créer un groupe parlementaire au Sénat. Il faut au moins cinq sénateurs pour pouvoir constituer un groupe à Anosikely selon le nouveau règlement intérieur qui attend actuellement la validation de la HCC. Par ailleurs, à l’allure où vont les choses, le parti de Marc Ravalomanana n’a aucune chance d’être représenté dans le bureau permanent de la Chambre Haute. Le seul moyen qui lui permettra d’y entrer, c‘est de basculer dans l’opposition officielle pour pouvoir occuper le poste de 7e vice-président qui est réservé à l’opposition d’après l’article 78 de la Constitution.
Départ du gouvernement. Si le TIM est décidé à franchir le rubicon, il sera confronté à une logique politique qui consiste à quitter le gouvernement et le bureau permanent de l’Assemblée nationale. Le parti de Marc Ravalomanana a deux ministres dans l’actuel gouvernement : Rolland Ravatomanga (ministre de l’Agriculture et du Développement Rural) et Henri Rabesahala (ministre du Commerce et de la Consommation). Le prochain changement du gouvernement sera donc une occasion pour le TIM de se conformer à cette logique. Cette logique est valable pour les deux représentants de l’ancien parti au pouvoir dans le bureau permanent de la Chambre Basse. Il s’agit de Hanitra Razafimanantsoa (vice-présidente pour la province d’Antananarivo) et Guy Rivo Randrianarisoa (Questeur III). Par contre, le TIM a le droit d’occuper le poste de 7e vice-président à l’Assemblée nationale.
Adversaire déclaré. En fait, à entendre la sénatrice Olga Ramalason, le TIM ne veut pas basculer dans l’opposition, mais il est poussé au Sénat à prendre ce chemin qui le conduirait soit vers la vie, soit vers la mort. Vers la vie car sur le plan purement politique, être officiellement dans l’opposition pourrait soigner l’image de l’ancien président Marc Ravalomanana qui serait donc un adversaire politique déclaré de Hery Rajaonarimampianina aux Présidentielles de 2018. Il n’y aura plus de doutes dans l’opinion. Vers la mort car sur le plan économique, le businessman et l’homme d’affaires Marc Ravalomanana aurait besoin de la présence de ses hommes dans le gouvernement. D’ailleurs, le PDG du Groupe Tiko aurait particulièrement demandé le ministère de l’Agriculture et celui du Commerce. Le ministère de la Jeunesse et des Sports ou le ministère de la Santé Publique n’intéressent pas Marc Ravalomanana. Bref, malgré la déclaration de la sénatrice Olga Ramalason, la décision ne serait pas facile à prendre pour le TIM.
R. Eugène