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samedi, juillet 12, 2025
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Organisation de la société civile Eau, Assainissement, Hygiène estime Arsène Raveloson, président de l’OSC EAH : « Le secteur EAH, la priorité des priorités »,

Arsène Raveloson, président national de l’OSC EAH, tire la sonnette d’alarme.

Avec seulement 24% de la population ayant accès à l’eau potable et moins de 10% ayant accès à des infrastructures d’assainissement décentes, Madagascar figure parmi les pays à la traîne où le secteur Eau, Assainissement et Hygiène (EAH) reste un défi majeur. L’OSC EAH (Organisation de la Société Civile Eau Assainissement Hygiène) se voulant être une force de proposition, met en avant, par la voix de son président national, Arsène Raveloson, quelques faits et recommandations, voire une interpellation en faveur d’une meilleure considération de ce secteur que l’OSC estime être « la » priorité des priorités. Interview.

                                                     

Midi Madagasikara : Quelle est la situation actuelle de Madagascar en matière d’EAH ?

 Arsène Raveloson : Madagascar est le 3è pays au monde où l’accès à l’assainissement est le plus faible, seulement 8%. De même, 64% de la population pratiquent encore la défécation à l’air libre dont 70% sont dans des régions à potentialité touristique élevée. Et en matière d’eau potable, moins du quart de la population y ont accès. En d’autres termes, les trois quarts restants, soit 76%, boivent encore de l’eau non potable. Il n’y a rien d’étonnant à cela quand on sait que seulement 2% du budget de l’Etat sont alloués au secteur EAH.

M.M. : A quelques jours de la mise en place du nouveau gouvernement, l’OSC EAH que vous représentez, a donc des mots et des maux à adresser aux futurs décideurs.

 A.R. : Nous lançons un appel aux hauts responsables au sommet de l’Etat à faire de l’EAH une priorité et qu’ils donnent au pays les moyens de traiter la question comme elle devrait l’être. C’est-à-dire consacrer au secteur EAH des financements à la hauteur des défis, et mettre en place une structure efficace, notamment au niveau du ministère qui devrait être un département indépendant et non fusionné avec un autre département.

M.M. : Ce n’est pas la première fois que la société civile émet de telles interpellations. Pensez-vous que vous serez entendus, cette fois-ci ?

A.R. : Nous considérons et nous ne sommes pas les seuls à l’affirmer, que l’EAH est la clé de tout développement, car d’elle dépend les autres secteurs de développement comme la santé, l’éducation, la productivité, le tourisme, l’agriculture, etc. Il ne faut pas oublier que l’accès à l’eau et à l’assainissement est un droit fondamental. Il mérite d’être considéré comme une véritable priorité. D’autant plus que Madagascar a signé les engagements en faveur de l’atteinte de l’ODD 6 (ndlr, objectif de développement durable) relatif à l’accès par 100% de la population, à l’eau potable et aux services d’assainissement en 2030. C’est la raison pour laquelle nous interpellons les décideurs à considérer la question comme une priorité des priorités.

M.M. : Au vu de la situation actuelle, de telles interpellations, déjà formulées par le passé, ne semblent pas avoir été prises en compte. Les décideurs ne sont-ils donc pas convaincus de l’importance de cette question d’eau et d’assainissement ?

 A.R. : Nous estimons qu’il devrait y avoir davantage de cohésion et de collaboration entre la société civile et l’Etat afin de pouvoir transmettre aux dirigeants les véritables attentes de la population et pour que l’Etat puisse les intégrer dans sa politique. Le déficit en matière d’écoute, venant des dirigeants, est un constat déjà établi par le passé. L’autre problème, plus grave encore, est l’absence de redevabilité. Nous le déplorons énormément.

M.M. : Où en est maintenant la société civile face à ces défis de Madagascar en matière de EAH ?

 A.R. : Nous nous efforçons de jouer pleinement notre rôle de force d’interpellation et de proposition, la société civile n’étant pas un décideur. Des objectifs ont déjà été fixés, il faut les concrétiser pour le bien de la population. Pour ce faire, la politique et la stratégie doivent être clairement établies et mises en œuvre de manière transparente. De même, nous estimons important de donner davantage de considération aux communes en matière de gestion des infrastructures EAH et les laisser les jouer leur rôle de base structurelle du développement. La réforme au niveau de la législation est nécessaire en fonction des réalités. Nous sommes convaincus que les structures de décentralisation, donnant davantage de marge de manœuvre à la base, incarnée par les communes, donnerait davantage de résultats en matière d’EAH. L’Etat ne pourra pas tout faire. Il faut qu’il délègue. C’est essentiel.

 Propos recueillis par Hanitra R.

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