Madajazzcar, Donia, Jerijery, Karitaky, Stritarty, la liste est longue, Madagascar organise chaque trimestre des festivals. De la ville jusqu’au fin fond de la campagne, des festivités sont organisées pour divertir les habitants.
Effectivement, les festivals et les manifestations culturelles laissent des héritages au public. Ce point de vue est négligé. Les évènements artistiques éveillent les jeunes des terroirs aussi bien à la campagne qu’en ville. Il est admis que le but des organisateurs, à la base, est de promouvoir la culture locale. Pourtant, on oublie la portée idéologique et l’aspect psychologique qu’engendrent les activités culturelles. Les festivals inspirent la jeunesse malgache. Ça permet de lui ouvrir les yeux, de nourrir son imagination et surtout de l’inciter à créer un style qui lui est propre, une identité. « Ces adolescents qui assistent à un événement seront des futurs organisateurs. Ils s’inspirent de ce qu’ils voient, de ce qu’ils écoutent, vont ensuite s’en inspirer », atteste le chanteur Jaomazava. Créer une activité culturelle n’est pas contrebalancer les autres, ni faire une compétition, c’est plutôt relayer le programme des aïeux. Chaque région de Madagascar a ses propres manifestations culturelles, qui, bien sûr, vont hausser la tradition, hisser haut les fanions emblématiques. Étant donné que les mœurs, quoiqu’elles soient conservées, évoluent avec le temps. Ces changements sont faits par la jeune génération, elle mélange le nouveau et les legs des aînés. La fusion est nécessaire pour garder l’esprit initial des événements.
Les grandes festivités de Madagascar cultivent une identité, et se répandent dans les régions environnantes. Donia en est un exemple concret ! Dès lors, les artistes venant des Mascareignes, de l’archipel des Comores, ainsi que les Seychelles rencontrent les adeptes de leurs musiques. L’explosion du nombre de festival qui vient ensuite dans les années 1990 est généralement reliée à la décentralisation et à la prise de conscience par les collectivités territoriales de l’intérêt d’un tel événement pour leur territoire. Ils fleurissent partout dans la Grande-île, leur forme et contenu se diversifient dans chaque région. Ils sont souvent lancés dans un but touristique, médiatique, voire économique ou dans un but d’animation souvent par des associations largement soutenues par les pouvoirs publics. Les organisations évènementielles reposent sur diverses formes d’animation, de formation et d’information afin de susciter la participation et l’imagination des acteurs locaux et leur investissement sur leur propre territoire afin d’y avoir une meilleure qualité de vie globale. L’évènement festif est évolutif. L’industrie culturelle aussi est évolutionnelle. Elle rapporte, transporte, jusqu’à ce qu’elle s’exporte!
Iss Heridiny