Quel visage aura le gouvernement d’ouverture visé par le président de la République Hery Rajaonarimampianina ? Un suspense. Jusqu’à maintenant, les prétentions pour le poste de Premier ministre monopolisent l’actualité. Le Mapar aurait fixé son choix définitif sur Andry Rajoelina pour la fonction. Avec 49 députés, le Mapar est confiant d’être la majorité qui présentera le Premier ministre. La Constitution laisse entrevoir pourtant d’autres possibilités. La mouvance Ravalomanana cherche aussi à avoir ce poste en se regroupant avec d’autres partis. Les indépendants non plus ne veulent pas faire profil bas dans cette assemblée nationale où leur nombre n’est guère négligeable. Le ministère de l’Intérieur essaie de gérer, à son avantage sans doute, le capharnaüm.
Ouverture et réconciliation
Les règles chères dans une démocratie sont rappelées. Pour qu’elle fonctionne normalement, majorité et opposition doivent exister. On défend l’idée que c’est la majorité qui compose le gouvernement. En d’autres termes, il n’y aura de place au gouvernement que pour ceux qui sont issus de la majorité. Mais cette théorie ne semble pas valoir dans les pays en voie de développement où les programmes économiques de lutte contre la pauvreté des partis politiques sont convenus avec les bailleurs de fonds de Washington et de l’Union européenne. Ils se ressemblent tous à quelques nuances près. Aussi, la composition du gouvernement ne résulte-t- il plus que de l’affinité, de l’efficacité et de la compétence plutôt que de l’obédience idéologie du parti comme dans les pays développés et riches. Il n’ya pas « de gauche ou de droite chez nous », a rappelé récemment un chef d’institution. Le gouvernement d’ouverture prôné par le président de la République Hery Rajaonarimampianina peut donc aisément voir le jour à travers cette philosophie qui permet de choisir tout simplement de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut afin de gagner les batailles annoncées dans son discours d’investiture. Le président de la République cherche aussi à mettre en place un gouvernement de réconciliation nationale. Il ne peut par conséquent accepter de ne jouer qu’avec un camp politique. Il affirme être le Président de tous les malgaches, il nommera par conséquent le Premier ministrable qui sied le mieux à l’ouverture et à la réconciliation nationale pour reconstruire Madagascar dans le « fihavanana ». Devant une telle vision, certains prétendants au poste de Premier ministre qui se regardent dans un miroir savent déjà qu’ils n’ont aucune chance de devenir le locataire du palais de Mahazoarivo. Les critères posés sont rigoureux. Le Président de la République est apparemment déterminé à les suivre pour le bien de la nation. Qui sera nommé Premier ministre ? Nous sommes à quelques jours de la réponse.
Zo Rakotoseheno