Jaojoby, Mily clement, Denise, Talike Gelle, Kassav, Magic system, Burna boy, Adekunle Gold, Rema, Tayc, Dadju, sont dans sa playlist. Et ce mélange lui permet de forger sa propre personnalité. « Doudou », c’est le titre de sa nouvelle chanson. Oxy, un artiste à suivre de près. Il n’a rien à envier aux artistes de sa génération. Humble et serein, ce jeune homme a pris de la hauteur ces derniers temps. Engagé, mais souvent teinté d’humour, ses textes ne quittent pas les lèvres des jeunes de la partie nord de la Grande Ile. Sa voix, son élégance, ses clips colorés sont des atouts, d’ailleurs il essaie d’avancer, bien entendu, pour être au sommet.
L’équipe de la rubrique culture du journal MIDI Madagasikara a eu l’opportunité d’interviewer le jeune artiste en herbe.
Midi Madagasikara : Au début de votre carrière on chuchotait dans les quartiers que Dalvis vous avait donné un coup de pouce. Est ce vrai ?
Oxy: Un appui ou on peut dire une collaboration, a été fait sur un de mes projets intitulé Mama. « Dans mes textes c’est plus NAHF-MAN qui m’a pris sous ces ailes, i Nahf m’a beaucoup soutenu. Avec Dalvis, on a travaillé ensemble sur le projet Mama et après il était plus occupé sur ses projets, mais on a eu beaucoup de séances de partage ». C´est plus Nahf-man qui a forgé Oxy.
M.M: Entre déception amoureuse et conseils, vos textes ne quittent pas les lèvres des jeunes filles. Quel est le secret ? Vous utilisez des dictons, adages. Vous allez souvent à la campagne pour puiser votre inspiration?
Oxy: Le secret c’est de savoir écouter leur peine… Avoir de l’empathie, les comprendre, et une fois qu’on les comprend, on s’aperçoit qu’elles ont raison.
Concernant les adages dans mes paroles, tout petit je voulais déjà chanter, mais mes parents me disaient toujours, « …ramène nous des bonnes notes… ». Pendant ce temps j’enregistrais les moments forts de la campagne et maintenant je les fais revivre dans mes chansons pour me souvenir de mon enfance et mes origines.
M.M: Votre clip est très coloré, y a t il une raison particulière ? Et cette coloration vous inspire-t-elle au quotidien ? Si la ville Diego était une couleur, serait elle rouge, blanc, noir ?
OXY: Oui cette ville m’inspire d’où le titre Eto ninay. Pour Diégo, je dirai jaune (soleil), rouge (la cosmopolitanie, mélange d’ethnies), vert (mère nature).
M.M: Pourquoi ces textes un peu dans la déception ? C’est se mettre à la place des victimes, pour vite vendre ou…..? On dit que les artistes chantent tous pareil à présent. Êtes-vous d’accord ? Les chansons étaient mieux avant. Êtes-vous de cet avis ?
Oxy: L’amour en rose ne m’inspire pas trop encore, il est facile pour moi de raconter des drames plutôt que de jouer le jeu de la vie en rose. Non, ce ne sont pas tous les artistes qui chantent « pareil », je ne suis pas d’accord… Mais il y a plusieurs façons d’exposer les choses. De plus, le talent ne suffit plus non plus de nos jours
M.M: On a beaucoup de chanteurs ici à Diégo, ils représentent la ville. La concurrence fait rage. Est-ce difficile pour vous ?
Oxy: Le métier n’est jamais facile, mais ce sont des collègues, et la concurrence fait partie du jeu. De ce fait, ça donne juste l’envie de donner plus et de faire mieux qu’hier, car le vrai défi c’est de se surpasser.
M.M: À Madagascar on a Tamatave, le fief de la musique urbaine de Madagascar. C’est là où l´on trouve Shyn, Lion Hill, Shadow Bangs… À présent, tout le monde veut être tamatavien. On chante à la Tamatave, si on peut dire ça comme ça. Ici, on est à Antsiranana, la capitale de la danse d’autrefois. Certes, la ville regorge d’artistes, mais elle est plutôt moins connue. Pourtant elle avait Dedess, Mamatsara, qui ont redoré le blason antsirananais. Où est Antsiranana à présent ?
OXY. Antsiranana est toujours là, mais comme je le disais, maintenant le talent ne suffit pas. La musique est aussi un business (derrière chaque chanson qui cartonne se cache des investisseurs, des gens qui croient en ces projets), mais aussi et surtout du soutien. Antsiranana a perdu ce soutien, même si les aînés te disent : « mahalaeova mahalasana » peu d’entre eux souhaitent ta réussite et t’indiquent ce qu’il faut pour passer au niveau supérieur. Du coup, c’est devenu chacun pour soi. À Tamatave on peut voir Shyn avec Shadow, Lion Hill entre autres, mais à Diégo a-t-on déjà vu ce schéma ?
Propos recueillis par Iss Heridiny