Le groupement politique d’Andry Rajoelina fait un clin d’œil au président de la République pour l’élaboration du Pacte de responsabilité.
L’approche parti ou groupement semble être désormais favorisé par certaines formations politiques représentées à l’Assemblée nationale pour revendiquer la mise en œuvre de l’article 5 de la décision n°24-HCC/D3 du 12 juin 2015 relative à la résolution de mise en accusation du président de la République. La décision de la Haute Cour Constitutionnelle stipule : « Les Institutions de la République œuvrent en faveur d’un Pacte de responsabilité, garant du bon fonctionnement de l’Etat, dans le cadre de la Constitution en vigueur. » Dans un communiqué conjointement signé par Christine Razanamahasoa (Coordonnatrice Générale) et Brunelle Razafitsiandraofa (président du groupe parlementaire), le groupe parlementaire Mapar « souhaite exprimer sa réelle volonté de discuter sérieusement d’une mise en œuvre de la décision de la HCC avec le président de la République. » Dans le communiqué, le groupe politique présidé par l’ancien président de la transition Andry Rajoelina de souligner : « Nous rappelons que depuis la révolution de 2009, notre priorité reste le bien-être du peuple et le développement du pays et loin de nous l’idée de déstabiliser le fonctionnement des institutions (…)».
Majorité électorale. « Pour preuves, nous avons toujours priorisé les procédures légales pour faire valoir nos droits de manière répétée auprès de la HCC. », poursuit le communiqué. Avant d’indiquer : « Compte-tenu du contexte d’incertitudes politiques actuel, qui hypothèque sérieusement le développement du pays, le Mapar adopte une conduite constructive quant à la recherche de la voie qui mène à la stabilité. » Par ailleurs, le Mapar de rappeler : «(…) Dans une démocratie, le parti qui a obtenu la majorité électorale à l’issue des élections législatives, est le pilier de cette stabilité de concert avec les différentes forces politiques à l’Assemblée nationale. » Le groupement politique Mapar prend acte de la recommandation de la HCC allant vers l’apaisement et a déjà d’après le communiqué en question élaboré son projet de convention pour la stabilité. En fait, le Mapar vient de rappeler sa position qui est partagée par les autres forces politiques composant l’ARMADA ou l’Alliance Républicaine de Madagascar. Cette position consiste en la signature du Pacte de responsabilité avant les Communales. Et ce, pour éviter une nouvelle crise postélectorale selon le député Jean Jacques Rabenirina lors de la dernière conférence de presse des députés frondeurs.
Article 54. Le Mapar ne roule pas pour un remaniement du gouvernement, mais pour une nouvelle équipe gouvernementale. Sinon, il ne sera pas satisfait de l’application de l’article 54 de la Constitution qui lui confère le droit de présenter le nom du Premier ministre. Il est cependant difficile après l’échec de la motion de censure de changer l’actuel locataire de Mahazoarivo, le Général Jean Ravelonarivo. Reste donc à savoir si après la signature du Pacte de responsabilité, le groupe politique d’Andry Rajoelina acceptera d’entrer dans le gouvernement remanié de Jean Ravelonarivo. D’après des indiscrétions, ce gouvernement remanié verrait la participation des groupes parlementaires qui accepteront de composer la future majorité pro-Rajaonarimampianina à l’Assemblée nationale. Autrement dit, le président de la République ne serait pas partant pour une cohabitation. Il voudrait un Exécutif fort et soudé qui lui permettrait de réaliser les objectifs du Plan National du Développement ou PND.
R. Eugène
