Le président de la République serait prêt à procéder à la signature d’un pacte de responsabilité pour la stabilité de son régime.
Les négociations et les tractations sur le futur pacte de responsabilité s’effectuent discrètement entre la Présidence de la République et l’Assemblée nationale. A entendre le député du FIZAFA élu à Moramanga, Henri Charles Andriamahefa, le président de la République Hery Rajaonarimampianina et la majorité des députés ont la réelle volonté d’aller de l’avant pour l’intérêt supérieur de la Nation. « Il y a urgence, c’est l’adoption de la Loi de Finances rectificative. Si les députés sont des vrais patriotes, qu’ils abandonnent les guéguerres politiques. », estime ce député membre du GPU (Groupe Parlementaire pour l’Union). En fait, les tractations sont actuellement en cours pour que le fameux pacte soit élaboré et signé après le retour au pays du chef de l’Etat. Trois points font l’objet d’âpres négociations entre la Présidence et les différents groupes parlementaires à l’Assemblée nationale. Le premier point, c’est le sort de la Chambre Basse suite à la résolution des assises nationales de réconciliations à Ivato. D’après nos sources, les deux parties sont déjà d’accord sur le fait qu’il ne devrait pas y avoir dissolution de l’Assemblée nationale.
Remaniement. Le second point, c’est l’adoption de la Loi de Finances Rectificative (LFR). Ce second point vient du président de la République. Jusqu’ici, la majorité des députés seraient prêts à faire passer cette Loi pour assurer le bon fonctionnement de la machine administrative. Pour l’Exécutif, l’adoption de la LFR 2015 est une urgence, vu que les Institutions en place n’ont plus de budget à utiliser pendant le second semestre de cette année. En contrepartie de l’adoption de cette Loi de Finances rectificative, les députés remettent sur le tapis les questions sur le remaniement gouvernemental. « Nous voulons une majorité solide, une vraie majorité composée d’élus des groupes parlementaires légalement constitués à l’Assemblée nationale. », explique le Questeur I Siteny Randrianasoloniaiko. A en croire cet élu de Toliara I, les groupes parlementaires qui acceptent d’adhérer au pacte de responsabilité doivent être représentés au sein du gouvernement remanié. Une manière pour Siteny Randrianasoloniaiko de laisser entendre que la représentation de chaque groupe parlementaire au sein du futur gouvernement devrait être proportionnelle au nombre de ses élus à Tsimbazaza tout en reconnaissant que les ministères de souveraineté restent le domaine réservé du président de la République.
Vision 2018. Certains députés voient déjà loin. Pour eux, la nouvelle majorité qui se dégagera de l’élaboration du pacte de responsabilité devrait être là jusqu’en 2018. « Cette nouvelle majorité soutient le président de la République jusqu’à la fin de son mandat. », souligne le député Henri Charles Andriamahefa. Dans cette optique, on chuchote actuellement dans les couloirs du Palais de Tsimbazaza que les 30 députés du Mapar original et les 21 députés du TIM ne seraient pas associés au pacte de responsabilité. Ils ne composeraient pas donc la nouvelle majorité, pour la simple raison que Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana seront les principaux adversaires de Hery Rajaonarimampianina aux Présidentielles de 2018. En tout, outre les élus des partis politiques pro-Rajaonarimampianina, la future majorité sera essentiellement composée des députés indépendants. Il ne serait pas donc à exclure que ces derniers soient représentés dans le gouvernement remanié. Des indiscrétions ont permis de savoir que le Général Jean Ravelonarivo resterait à Mahazoarivo. Quelques membres de l’actuel gouvernement serait par contre obligés de partir après la signature du pacte de responsabilité.
R. Eugène