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samedi, juillet 12, 2025
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Semaine de la Fête nationale : Des activités ici et là

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Cette année, la Fête nationale tombe un jeudi. Depuis la semaine dernière, c’est vive les vacances !

C’est la fête depuis le début du mois de juin. Les marchands ambulants font flotter les drapeaux malgaches. Gasikara vit au rythme du « Ry tanindrazanay malala o ! ». Le pays a été secoué par d’étranges événements. Une atmosphère inquiétante règne sur la Grande île. Entre intox et infox, la vie paraît toxique. Les réjouissances restent timides. 

Les parents accompagnent leurs enfants dans les aires de jeux des artisans du quartier, mais hésitent à acheter les gâteaux et les sandwichs présentés par les marchands ambulants. Ce mois est consacré à l’Enfance. Il est du devoir des parents de satisfaire leurs enfants épuisés par une année scolaire assez tumultueuse. Donc, divertissement à tout prix, mais pas de donut… Sorbet à la main, les chérubins se régalent en admirant les ornements des parcs de jeux spontanément installés au cœur de la ville. Comme tous les ans, les lumières décorent les bâtiments publics et privés. Les villes deviennent tapageuses, la population essaie de se ressaisir après avoir frissonné. La crainte reste visible sur les visages ! Oublier les tracas du quotidien, rendre heureux la famille sont les principaux objectifs des pères responsables. Certes, ce n’est pas si facile, mais, « 26 juin » oblige… Les commerçants étalent les arendrina et les lasers sur la même table. Le premier est pour les nostalgiques, le deuxième est très pratique et maniable.

Reconciliation

La Fête nationale est une occasion pour resserrer les liens entre compatriotes. Les activités culturelles demeurent un moyen efficace pour faire émerger le fihavanana qui semble enfoui dans les vieux tiroirs. Le kabary, les danses, les jeux et sports traditionnels comme le moraingy sont mis en exergue. Les conférences, les expositions d’art malagasy animent les centres culturels. Un atelier culinaire malgache, un spectacle de cirque, et des jeux traditionnels animent la capitale et les grandes villes depuis le 20 juin, pendant que les médiathèques célèbrent la Fête nationale tout en invitant les jeunes à lire des livres, promouvoir la culture afin d’avoir une forte identité, tisser les relations à l’aide des échanges entre les bibliovores.

La célébration du 26 juin est un moment convivial pour le peuple malgache. Un moyen de divertissement pour oublier la paupérisation qui le ronge. Les feux d’artifice et les lumières feront rêver durant le mois. Après, ce sera le retour à la normale ou… le désordre !

Iss Heridiny

Journée africaine de la fonction publique : L’amélioration des prestations de services des institutions publiques au menu 

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« Renforcer l’adaptabilité et la résilience des institutions publiques pour parvenir à une gouvernance équitable et combler rapidement les lacunes historiques dans le domaine de la prestation de services ». Le thème parle de lui-même. Les institutions publiques ont longtemps été à la traîne en matière de prestation de services. La journée africaine de la fonction publique célébrée, hier, et placée sous ce thème ô combien significatif, a été l’occasion de faire l’état des lieux et de reconnaître les progrès accomplis, notamment en matière de formation des agents de l’Etat. C’est ainsi que plusieurs départements ministériels ont reçu, lors de la cérémonie de célébration officielle qui a eu lieu, hier dans l’enceinte du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Fonction Publique, des trophées en reconnaissance de leur investissement dans le renforcement des capacités de leurs agents.

Une trentaine d’institutions et organismes publics ont participé à cette journée africaine de la fonction publique au cours de laquelle les agents de l’Etat et le public ont pu découvrir leurs activités respectives dans le cadre de l’exposition tenue dans l’espace extérieur du MTEFoP aux 67ha.

Hanitra R.

CNaPS : Une aide financière de 50 000 ariary à ses retraités pour le 26 juin

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Représentants des partenaires de la CNaPS dans le secteur du tourisme.
Représentants des partenaires de la CNaPS dans le secteur du tourisme.

A l’occasion de la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance, la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) accordera une aide financière ponctuelle de 50 000 ariary à ses retraités. C’est ce que la ministre du Travail, de l’emploi et de la fonction publique, Hanitra Razakaboana a annoncé hier à Ivandry lors de la présentation officielle de « CNaPS Impact : l’innovation sociale en action ». L’objectif étant de reconnaître leur engagement et leur contribution au développement national, tout en témoignant de l’attention constante portée à leur bien-être. Cette initiative a été mise en place en raison des progrès réalisés en matière de transparence et d’amélioration de la gestion, selon le Directeur général de cette institution, Vimbina Rahaingonjatovo. « Les dépenses étaient jusque-là inférieures aux recettes. Les sorties d’argent ont été réduites et la communication a été améliorée. En conséquence, le nombre de cotisants augmente progressivement et les réserves financières s’améliorent », se félicite- t-il.

Prestations

Concernant la modernisation de ses prestations, la CNaPS a introduit quatre nouveaux produits dans le cadre d’ « Impact : l’innovation sociale en action ». Il s’agit du ChatBot CNaPS, l’e-paiement des cotisations sociales, le menu USSD via mobile banking et le dispositif banque-traites. Le ChatBot est un assistant virtuel disponible 24/24 et 7/7 pour répondre aux interrogations des utilisateurs, disponible sur WhatsApp, messenger et le web. L’e-paiement des cotisations sociales est désormais accessible via l’application CNaPS Mobile qui facilite la gestion administrative pour les employeurs. Le menu USSD via mobile banking destiné aux petits employeurs comptant moins de cinq salariés pour le paiement des cotisations depuis leur téléphone mobile. Quant à « la banque traite », elle vise à soutenir les employeurs rencontrant des difficultés dans le règlement de leurs cotisations avec les partenaires bancaires de la CNaPS. La signature de la convention de partenariat avec les entités concernées a également marqué l’évènement d’hier.

Narindra Rakotobe

CEPE 2025 : Un  taux de réussite de 85,91% pour Tana-ville

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Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Fin du suspense pour les candidats de la CISCO Antananarivo-ville : les résultats du CEPE ont été officiellement publiés hier, mettant un terme à plusieurs jours d’attente fébrile pour les élèves et leurs familles. Le taux de réussite atteint cette année 85,91%, en progression par rapport aux années précédentes, où il était de 83,89% en 2024 et 77,70% en 2023. La majorité des CISCO ayant déjà publié leurs résultats affichent des taux de réussite supérieurs à 80%.

Narindra Rakotobe

Baccalauréat 2025 : 221 872 candidats dans toute l’île

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La sécurisation des sessions est un enjeu important pour le Mesupres.
La sécurisation des sessions est un enjeu important pour le Mesupres.

La sécurisation des sessions du baccalauréat est un enjeu de taille pour le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (Mesupres), voire pour tout le gouvernement malgache en général.

Les sessions du baccalauréat de cette année n’ont pas encore commencé qu’un fait divers perturbe déjà l’organisation de cet examen national. Pour la petite histoire, trente-cinq candidats d’une école privée de Mananjary ont été victimes d’escroquerie de la part d’un de leur enseignant. Ce dernier s’est proposé de s’occuper du traitement de leurs dossiers d’inscriptions au bacc, chose qu’il n’a pas faite. Un mois et demi après le deadline d’inscription, la Direction de l’Office du Baccalauréat (DOB) de Fianarantsoa signale la situation auprès du Ministère au niveau central. Face à leur situation, les victimes ont demandé à ce qu’elles soient inscrites dans la base des données nationale qui était déjà scellée.

Officiel

L’histoire de ces trente-cinq candidats souligne l’importance de sécuriser le processus d’organisation des examens nationaux comme le baccalauréat. Un processus qui nécessite la participation de plusieurs acteurs et départements ministériels. C’est d’ailleurs dans ce sens qu’une note de conseil des ministres publiée vers le début de l’année 2025 a sollicité tous les départements ministériels concernés par la sécurisation des sessions du baccalauréat à travailler de concert avec le Mesupres. Selon le Dr Alan Behaja, Directeur Général de l’Enseignement Supérieur (DGES) auprès du Mesupres « la collaboration avec les départements ministériels a déjà été initiée pendant les dernières sessions du baccalauréat. Cette fois-ci, les parties prenantes vont l’officialiser. » Pour ce faire, « une matrice des rôles a été développée par le Mesupres » et « à dispatcher auprès desdits départements pour mettre en œuvre le plan d’action. » Concrètement, ladite matrice définit « les rôles, missions et responsabilités des entitées avant, pendant et après le baccalauréat » si l’on s’en tient aux explications du Dr Alan Behaja.

Plus

L’entretien avec le Directeur Général de l’Enseignement Supérieur auprès du Mesupres fait savoir que le nombre de candidats a connu une hausse de l’ordre de 1,58% cette année. Soit, en tout et pour tout 221 872 inscrits dont 14 666 candidats libres. Pour ce qui est des calendriers des examens, les sessions du baccalauréat général auront lieu du 21 au 25 juillet 2025. Celles du baccalauréat technique et technologique, quant à elles, se dérouleront du 28 juillet au 1er août.

Le bon déroulement des sessions est tributaire d’une excellente organisation ainsi que d’une logistique sans faille. Pour ce faire, le ministère a capitalisé les acquis du passé tout en apportant quelques modifications en termes de mesures de sécurisation. Par exemple, sont directement imprimées sur les enveloppes contenant les sujets d’examens, des informations utiles dont : la région, le centre d’examen, les heures d’envoi des colis, le nombre de candidats dans le centre… Aussi, l’envoi desdites enveloppes dans les régions se fait via des véhicules de transport spéciaux et non plus par taxi-brousses. « Cette année, on a opté pour des véhicules de location afin d’éviter des mauvaises surprises », nous a confié le DGES. Plusieurs autres mesures ont été prises, « certaines peuvent être communiquées tandis que les autres sont confidentielles. » L’objectif étant d’éviter les bourdes qui ont entaché cet examen national, le gouvernement via le ministère de tutelle, voire le pays tout entier, il y a de cela quelques années.

José Belalahy

Nécrologie du 23 juin 2025

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Délestage – Produits périmés : Mise en danger de la vie d’autrui

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La traçabilité de ces produits vendus en détail est inexistante.
La traçabilité de ces produits vendus en détail est inexistante.

À l’approche des festivités de la fête nationale, les marchés de la capitale voient affluer une multitude de produits alimentaires vendus en vrac, sans aucun contrôle apparent des autorités compétentes. Une situation qui fait planer un réel danger sanitaire pour les consommateurs.

Les périodes festives, comme celle de la fête nationale, coïncident souvent avec une recrudescence des cas d’intoxication alimentaire. Cela s’explique par le choix de plats spéciaux par de nombreuses familles. Ces repas incluent des aliments comme les pâtes, les sardines ou encore la charcuterie. Ces produits sont souvent mal conservés ou achetés sans garantie de qualité. En conséquence, ils présentent des risques accrus pour la santé des consommateurs.

En cette période de célébration du Mois de l’Enfance, les bonbons, biscuits et chocolats inondent également les étals. Pourtant, beaucoup de ces produits sont commercialisés sans emballage. Ce manque d’emballage empêche toute vérification de leur date de péremption. Cette pratique, répandue même hors des périodes festives, s’observe autant dans les marchés traditionnels que dans les petites épiceries. Autre source d’inquiétude : les produits de la mer, comme les poissons. Ils nécessitent pourtant une conservation stricte. Certains sont vendus malgré une odeur suspecte, signe de décomposition. Cela ne suscite la moindre réaction de la part des vendeurs ni des responsables concernés.

Délestage

A cela s’ajoute l’aggravation du phénomène de délestage à Madagascar. Les coupures de courant prolongées accélèrent la dégradation des aliments. Cela concerne même ceux dont le délai de consommation n’est pas encore dépassé. Plusieurs professionnels de l’alimentation dénoncent les pertes causées par l’absence d’électricité, qui perturbe la chaîne du froid. De plus, même dans certaines grandes surfaces, des clients signalent avoir acheté de la charcuterie avariée.

Ce problème dépasse le cadre de l’alimentation : il touche également le secteur hospitalier. Les interruptions de courant dans les établissements de santé mettent en péril la vie des patients. Le cas récent à Ambohimalaza a soulevé l’indignation : des malades, victimes d’empoisonnement, ont vu leur prise en charge retardée en raison d’une panne d’électricité affectant les dispositifs d’oxygène. Une tragédie évitable qui relance le débat sur l’urgence de solutions durables face à ce délestage intempestif. Le code pénal qualifie la mise en danger de la vie d’autrui de délit…

Narindra Rakotobe

Je « thème » moi non plus

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Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

« Izay lazainao no atao ». Contrairement au refrain du chant entonné hier par Pepe Shine, le « dress code » blanc, recommandé à l’occasion du concert de louanges pour la Nation, a été en partie respecté ou inobservé. C’est selon. A l’image du verre pour ne pas dire du stade à moitié vide ou à moitié plein.

Je « thème » moi non plus

 L’exemple n’est d’ailleurs pas venu d’en haut puisque certains barons du pouvoir ont porté des manteaux de couleur sombre, faute peut-être d’avoir des vêtements chauds blanc immaculé ou à la limite blanc cassé dans leur garde-robe, même  s’ils et elles en ont les moyens. Je « thème » moi non plus pour de nombreux fidèles lambda qui ont mis des vestes d’une autre couleur au-dessus de leurs robes ou chemises blanches. D’autres moins lotis ou peu regardants sur le « thème » se sont contentés d’agiter des cartons enroulés de couleur blanche. Pour leur part, le président Andry Rajoelina et son fils cadet Ilo ainsi que sa mère « Maman Olga » étaient tout de blanc vêtus. « Vonon-kanao izay sitrakao » pour reprendre les paroles du même morceau de Pepe Shine qui signifie littéralement « Que votre volonté soit faite ». En tout cas, « dress code » ou pas, saison hivernale ou non, cela n’a pas refroidi la ferveur des milliers de fidèles venus louer dans la communion, la Nation mais aussi et surtout l’amour du Seigneur. Dès les premières notes de « Zah’efa love », interprété par Joseph d’Af, Joica Revival Messenger et autres, ils ont chanté en chœur et avec le cœur. Jusqu’au bout. « Hatramin’ny farany », selon la chanson de  Henika qui attend le Père. « Miandry ny dadanao ». Pas celui des partisans d’une aile de l’opposition dont l’absence n’était pas passée inaperçue hier, au « Kianja Barea » où l’on a constaté que Dieu reste le père de beaucoup de Malgaches en manque de repère.

R.O

Empoisonnement à Imerinkasinina : Le bilan s’alourdit avec 22 morts

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Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Un nouveau décès a été enregistré ce samedi 21 juin, portant à 22 le nombre total de victimes de l’intoxication alimentaire survenue lors d’une fête d’anniversaire le samedi 14 juin dernier à Imerinkasinina. La dernière victime est un homme qui était soigné à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Six jours après le drame, l’hôpital indique que 25 personnes sont toujours hospitalisées et reçoivent des soins, y compris la jeune femme qui célébrait son anniversaire. L’état de santé de plusieurs de ces patients reste préoccupant. Cependant, 8 personnes ont pu regagner leur domicile après une amélioration de leur état. À ce jour, la nature exacte du poison à l’origine de cette tragédie n’est pas encore connue. Les résultats des analyses des échantillons de nourriture, envoyés à l’étranger pour examen, sont toujours attendus, selon les déclarations du gouvernement. Malgré cette incertitude, le personnel médical déploie des efforts considérables pour sauver la vie des patients. Parallèlement, l’enquête menée par la Cellule de Crise, qui regroupe tous les ministères concernés par cette affaire, se poursuit. L’empoisonnement est qualifié d’acte délibéré. Trois femmes, suspectées d’être impliquées dans cette affaire, ont été incarcérées après leur comparution devant le tribunal vendredi dernier.

T.M.

Madagascar, 65 ans d’indépendance : Entre vestiges du pacte colonial et sous-développement

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Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Alors que la Grande île s’apprête à célébrer le 65e anniversaire de son indépendance, Harimino Elisé Asinome, Docteur en Histoire contemporaine, Enseignant-chercheur à l’Université de Tuléar, Chercheur associé à l’Institut Ralaimongo d’Histoire et d’Etudes politiques, a effectué une rétrospective de l’économie des premières années de cette indépendance.

Suite à la Seconde Guerre mondiale, l’économie de Madagascar se retrouve confrontée à une pénurie de devises ainsi qu’à un manque d’approvisionnements en provenance de la métropole pour ses besoins d’importation. Cette situation a conduit à une inflation soutenue dans l’ensemble de la Grande-Ile. En réponse au bouleversement économique, la France a initié plusieurs réformes, notamment la transformation du système de traite, dans l’ensemble de ses territoires d’outre-mer.Dans les années 1940-1950, l’afflux massif des capitaux publics (Fonds d’investissement pour le développement économique et social ou FIDES), les travaux d’infrastructure, la naissance de l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture, la reconversion du capital marchand en capital productif, ont constitué des éléments clés de mutation, s’accompagnant de changements sociaux significatifs dont les plus notables sont: l’explosion démographique, les progrès de la scolarisation et l’intensification du phénomène d’exode rural.

Legs colonial et chargé des fonctions d’un nouvel Etat

À l’aube de l’indépendance, les critères du sous-développement sont réunis pour la Grande-île dont le tableau paraît généralement assez sobre selon les analyses de Césaire Rabenoro dans sa thèse de doctorat: «les techniques agricoles sont encore primitives, l’industrie n’est que embryonnaire, le revenu per capita est bas, l’essor démographique est réel.»

Au cours de cette période, d’autres faits marquants de l’économie du pays comprennent la rupture du cycle d’accumulation de la rente et la raréfaction des ressources extérieures. Ces phénomènes sont, d’après l’économiste Gilles Duruflé, à l’origine de la crise économique que connaissent les anciennes colonies de la France. Ces pays attestent « l’épuisement du modèle néocolonial de croissance» dont, d’après le même auteur, les principaux traits sont les suivants:

– le legs, au moment de l’indépendance, d’une économie structurée sur un système de traite, caractérisée par la production et l’exportation de produits primaires, surtout d’origine agricole.

– le développement, au lendemain de l’indépendance, des activités industrielles axées sur la substitution des importations, souvent bénéficiant de fortes protections, le plus souvent sous contrôle étranger.

– le lancement de vastes programmes de développement rural pour favoriser l’expansion et la diversification agricoles.

– l’importance grandissante que le nouvel État occupe dans l’économie, prenant en charge les fonctions essentielles au développement telles que l’administration, les infrastructures, l’éducation et la santé.

En effet, au début de l’indépendance, l’économie malgache demeure sous l’emprise de la puissance étrangère. « Sous-développée, cette économie est dépendante tant vue de l’intérieur que par rapport à l’extérieur. » L’industrie balbutiante est contrôlée par des entreprises françaises. Les étrangers détiennent la majorité du capital et sont les maîtres des décisions. Le secteur du commerce est dominé principalement par les sociétés françaises d’import-export au stade du gros, alors que les Indiens et les Chinois se partagent le marché du demi-gros et se font aussi détaillants.

En outre, la dépendance vis-à-vis de la France et du monde occidental est particulièrement nette en termes des échanges extérieurs de la Grande-Ile. En 1960, les importations en provenance de la « zone franc », pratiquement de la France, représentaient 76,3% en valeur. Quant à l’exportation, la destination des produits malgaches n’est pas moins révélatrice des liens étroits sinon exclusifs de son commerce avec l’occident. Toujours en 1960 la zone franc, la France en pratique, absorbe 73% des produits malgaches.

Dans le contexte de la mutation du système productif français comme la concentration et la centralisation du capital, l’internationalisation de l’échange, de la production et du financement, les flux commerciaux avec les anciennes colonies se sont réorientés vers des produits plus capitalistiques c’est-à-dire les biens d’équipement et les biens intermédiaires, tout en perdant de leur importance relative. L’ancien capital colonial s’est reconverti. La Banque d’Indochine s’est redéployée vers les espaces industriels ; les firmes multinationales françaises se sont orientées vers les nouveaux pôles d’accumulation. Les grandes sociétés de traite se sont désengagées d’une partie de leurs activités commerciales et se sont reconverties vers le grand commerce urbain ou vers les activités industrielles ou minières. D’où la présence des firmes françaises sur les territoires malgaches, leurs sièges sociaux ou bureau de représentations se trouvent généralement dans la capitale, avant d’installer les antennes en provinces. Tout ceci met donc en évidence que les vestiges du pacte colonial reposent principalement sur le maintien des anciens territoires d’outre-mer en tant que pourvoyeurs de matières premières destinées aux industries des anciennes métropoles.

Vers la restructuration de l’économie malgache

L’indépendance politique une fois acquise, c’est vers l’indépendance économique que tendent naturellement les efforts des jeunes Etats. En mars 1961, dans une conférence de presse sur la politique économique de son gouvernement, Tsiranana soulève la question de l’indépendance économique pour laquelle « la nation malgache doit compter sur elle-même ». Il lance le principe des actions « au ras du sol », petites opérations réalisées avec le concours de la population, à effet immédiat. C’est la guerre déclarée contre le sous-développement sous son triple aspect : la faim, ou plus exactement la malnutrition, la maladie et l’ignorance.

Dans le domaine du commerce extérieur, le gouvernement malgache vise à diversifier ses partenaires. Les responsables de la Première République malgache sont conscients des limites de l’indépendance économique à l’échelle mondiale de l’interdépendance des économies d’un pays à l’autre. L’État malgache a aussi besoin de l’intervention française pour la mise en œuvre de sa politique de développement. En effet, le recours aux services d’aides financières de la France s’avère nécessaire pour le pays, tout en manifestant délibérément l’intérêt de rester dans la zone franc.

Afin de donner un nouveau souffle à l’économie malgache de l’après colonisation et affecté par la grande inondation de mars 1959, le gouvernement Tsiranana produit en 1962, un document détaillant certaines options de plan de développement. Il faut donc attendre quelques années après l’Indépendance pour que le pays dispose d’un véritable plan que les Malgaches peuvent s’approprier et maîtriser depuis la conception à la mise en œuvre. Il s’agit donc du premier et véritable plan malgache dont l’élaboration est précédée d’une étude plus ou moins poussée.

Avant son lancement, il fait l’objet d’une étude publiée en octobre 1960 par le Secrétariat d’État aux relations avec les États de la Communauté. Le résultat est présenté dans une brochure sur la situation de l’économie de la République malgache avec des données statistiques. Sous l’appellation de « le livre blanc de l’économie malgache », ce document revêt d’un intérêt capital pour la compréhension de la situation économique malgache au seuil de l’Indépendance. D’ailleurs, ce nouveau plan n’est qu’une passerelle entre les programmes de développements établis dans les années 50, suite à l’autonomisation du territoire d’outre-mer.

Le document renferme une sorte d’inventaire et présente l’évolution de l’économie malgache de 1950 à 1960. Il évoque également les caractéristiques de la société malgache. Il se veut une force de proposition dans ce contexte de responsabilité malgache par rapport à la gestion du pays. Ce document présente des idées sur l’orientation générale du Plan de développement, sur le programme d’aide extérieure pour 1960 et sur les perspectives de l’aide française. Dans ce document, sont donc fixés les objectifs prioritaires de l’action gouvernementale, les options fondamentales en matière économique, objectifs et options qui inspirent le 1er plan quinquennal malgache (1964-1968). Le plan vise comme objectif l’accroissement de la part des investissements dans le PIB, de 14 % à 21 % de 1960 à 1973, et adopte une orientation vers une économie d’import substitution.

Bref, à Madagascar les principes de développement de l’après Indépendance, durant la Première République, consistent à favoriser une économie préindustrielle. Il s’agit de doter à la Grande île des infrastructures de base afin qu’elle puisse fournir les produits agricoles et industriels indispensables à l’exportation.

Dossier réalisé par Julien R.