- Publicité -
lundi, juillet 14, 2025
Accueil Blog Page 56

Todisoa Andriamampandry : Un député à l’écoute du peuple

0
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Figure politique incontournable de la capitale d’Antananarivo, ancien adjoint au maire de la CUA, le député Todisoa s’impose comme un parlementaire atypique car il est à la fois porte-voix de la population, défenseur acharné de l’éducation, et acteur engagé du développement communautaire.

Défaillances

Réélu dans le VIᵉ arrondissement d’Antananarivo, il revendique une posture claire, celle d’un représentant du peuple, qu’il défend dans l’Hémicycle comme dans les médias. Très actif au Parlement, il dénonce les défaillances de l’action gouvernementale, notamment en matière de transparence budgétaire et de services publics. « Je transmets les doléances de la population là où elle ne peut se faire entendre », a-t-il affirmé.

Laissée en ruine

Enseignant-chercheur, Docteur en sociologie du développement, également diplômé en économie et gestion publique, le député garde un lien fort avec l’université. Ancien doyen et directeur à l’Université d’Antananarivo, il alerte sur la crise de l’enseignement supérieur, marquée par des bourses dérisoires, des infrastructures délabrées et des  enseignants mal rémunérés. Il critique la création d’universités de proximité sans moyens humains ni matériels, et appelle à une réforme éducative nationale. Pour lui, l’éducation est le socle du développement, mais elle est aujourd’hui « laissée en ruine ».

Visite matinale

Hors du Parlement, Todisoa Andriamampandry agit sur le terrain. A Ambohimanarina, il finance des cours gratuits pour les élèves qui passent leurs examens officiels, organise des campagnes de circoncision gratuites, et soutient les associations féminines et les jeunes. Il participe aux travaux agricoles, nettoie les rizières, construit des ruelles, et se rend aux funérailles dès l’aube dans le cadre de sa « visite matinale » (fitsapana maraina), renforçant sa proximité avec la population. « Servir, c’est être là, dans la boue, dans la douleur, dans le quotidien des gens », dit-il.

Pragmatisme politique

Critique des réformes éducatives imposées sans concertation, il milite pour une école connectée aux réalités nationales, capable de former des créateurs d’opportunités et non de simples demandeurs d’emploi. À travers son parcours universitaire, son mandat parlementaire et ses actions  de proximité, il incarne une figure de transition entre savoir académique, militantisme citoyen et pragmatisme politique.

Nadia R.

Andry Rajoelina : « Heureuse la Nation dont l’Eternel est le Dieu »

4
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Le président de la République a communié avec les milliers de Malgaches présents au concert de louanges pour la Nation qui s’est tenu hier au Kianja Barea.

Lutte perpétuelle

Tout de blanc vêtu comme le recommandait le « dress code », le président Andry Rajoelina et son fils cadet Ilo ont fait leur entrée à la tribune centrale où « Maman Olga » avait déjà pris place pour assister au « Antsam-piderana ho an’ny Firenena » organisé à la veille de la célébration du 65e anniversaire de l’Indépendance. « Heureuse la nation dont l’Eternel est le Dieu ». Le chef de l’État a fait sien ce verset (Psaumes 33 :12) tiré de la Bible pour réaffirmer sa foi et celle de la Nation en Dieu. « Lorsque la foi en est vous, dans votre cœur, aucune épreuve extérieure ni difficulté ne peut vous résister. Dieu est notre guide », a-t-il prêché. En faisant remarquer que « la vie est une lutte perpétuelle ».

Message simple

Le président de la République a reconnu que « le vécu quotidien des Malgaches n’est pas du tout facile ». Il a eu dans la foulée, une pensée particulière pour ceux qui ont perdu la vie dans l’empoisonnement d’Imerinkasinina. Et de faire observer « une minute de silence en mémoire de la vingtaine de morts et pour le repos de leur âme ainsi que pour le réconfort de leurs familles respectives ». À la veille de la Fête de l’Indépendance, il a délivré un « message  simple » mais significatif à l’endroit des Malgaches pour leur redonner du courage et les exhorter à ne pas se laisser abattre.

 Foi inébranlable

« Ne vous laissez pas envahir par la désillusion ni démonter le moral par les esprits malveillants », a-t-il préconisé dans une brève intervention. Pour ne pas dire dans sa prêche à travers laquelle il a fait remarquer qu’ « il y a des vivants qui sont morts parce que sans foi et il y a des morts qui sont vivants car ils ont gardé leur foi  inébranlable ». Faisant une seconde fois référence à la Bible (Jean 11 :26) qui dit que « Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais… Celui qui place toute sa confiance en moi, vivra, même s’il meurt ». Le locataire d’Iavoloha a d’ailleurs fredonné les paroles de la chanson de Henika « Izaho tsy hiala aminao ». Et de remercier ceux et celles qui ont répondu à l’appel hier à… Mahamasina.

R.O

Nécrologie du 21 juin 2025

0

Cliquez pour agrandir

Coûts effrénés de la guerre : Une spirale économique à plusieurs milliards de dollars

0
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

La guerre ouverte entre Israël et l’Iran ne se joue pas seulement sur le terrain militaire. Elle engendre des conséquences économiques massives pour les deux nations – et, par ricochet, pour la région entière. En Israël, le coût de la guerre est vertigineux. Selon des estimations récentes publiées par les médias internationaux, les deux premiers jours de conflit ont coûté 1,45 milliard de dollars. Si l’affrontement devait durer un mois, la facture pourrait s’élever à 12 milliards de dollars. L’économie israélienne, déjà fragilisée par la guerre contre le Hamas, doit affronter des pertes humaines, des infrastructures endommagées, une chute du tourisme et un ralentissement brutal de l’activité dans des secteurs clés comme la tech. Le ministère des Finances a dû réviser à la baisse la croissance prévue pour 2025, de 4,3 % à 3,6 %, alors même que les dépenses militaires explosent. Cette pression budgétaire pourrait à terme dégrader la note de crédit du pays, alourdissant encore le coût de la dette.

Ressources affaiblies

Côté iranien, les frappes israéliennes ont visé des sites névralgiques : raffineries, terminaux d’exportation et même le champ gazier de South Pars, essentiel pour l’économie du pays. Les exportations de pétrole – principale source de devises – se sont effondrées, passant sous les 150 000 barils/jour. Déjà affaibli par des années de sanctions, Téhéran doit désormais composer avec des réserves de change limitées, une monnaie en chute libre, une inflation estimée à plus de 50 % et une pauvreté croissante. Dans cette guerre de l’usure, le temps joue contre les deux économies. Les infrastructures brûlent, les touristes fuient, les investisseurs hésitent. Et plus la guerre dure, plus la reconstruction – politique, économique et sociale – s’annonce longue et incertaine.

Antsa R

Guerre Iran-Israël : Vers la flambée du prix de pétrole, un cauchemar pour les économies fragiles

0
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

L’escalade du conflit entre Israël et l’Iran a déclenché une série de conséquences économiques majeures, particulièrement dans le secteur des produits de base. Cette guerre aura des impacts inévitables sur l’économie des pays en développement.

Depuis l’intensification des frappes israéliennes sur des installations nucléaires iraniennes en juin 2025, le prix du pétrole a connu une forte hausse. Cette situation a des répercussions globales, affectant directement les économies des pays dépendants de l’importation d’hydrocarbures, dont Madagascar. En effet, la guerre entre Israël et l’Iran, qui pourrait s’étendre à une campagne militaire prolongée, a des répercussions immédiates sur les prix du pétrole. La valeur du baril de pétrole Brent, référence mondiale, est passée de 64,1 dollars début juin 2025 à près de 77 dollars un mois plus tard. Cette flambée des prix résulte de la rupture de la stabilité au Moyen-Orient, un facteur crucial dans la fixation des prix du pétrole. Le détroit d’Ormuz, par lequel transite une part significative des exportations de pétrole mondial, est particulièrement vulnérable à un blocage en cas de prolongation du conflit. Ce scénario provoquerait un choc pétrolier similaire à celui des années 1970, avec des répercussions mondiales graves.

Impacts

Pour les pays comme Madagascar, qui dépendent fortement des importations de pétrole, cette hausse des prix représente une menace économique majeure. La montée des coûts de l’énergie peut entraîner une inflation accrue, aggravant la situation des consommateurs et des entreprises locales. Dans un pays où les marges économiques sont déjà étroites, l’augmentation du prix des carburants et des produits dérivés comme l’électricité et les transports pourrait peser lourdement sur la croissance économique. Madagascar, tout comme d’autres nations africaines et asiatiques, est particulièrement vulnérable à cette hausse des prix. L’île, qui souffre d’un faible développement industriel et d’une forte dépendance aux importations, pourrait voir son économie ralentir. Une inflation galopante et des coûts énergétiques en hausse peuvent également déstabiliser le marché local, affectant directement les ménages et leur pouvoir d’achat.

Crise mondiale en devenir

Pour de nombreux observateurs, l’escalade du conflit entre Israël et l’Iran aura des impacts graves, mais difficiles à prédire. Outre les impacts immédiats sur le pétrole, elle pourrait aussi entraîner une aggravation de la crise économique mondiale, en particulier pour les économies vulnérables. Le risque d’un nouveau choc pétrolier, couplé à une instabilité accrue au Moyen-Orient, menace d’aggraver les défis déjà imposés par la pandémie et d’autres crises économiques mondiales.

Antsa R.

États-Unis : Forte implication indiquant un enjeu stratégique majeur

0
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

L’implication des États-Unis dans le conflit entre Israël et l’Iran est devenue une question déterminante pour la stabilité du Moyen-Orient. Bien que l’administration Trump ait exprimé des réticences à engager une intervention militaire directe, les signaux envoyés par Washington suggèrent un intérêt stratégique à soutenir Israël, tout en préservant des intérêts vitaux dans la région. Les États-Unis ont montré des signes de prudence, notamment en insistant sur la nécessité de solutions diplomatiques pour résoudre le conflit. Cette semaine, le président américain Donald Trump a ainsi indiqué que bien qu’une action militaire contre l’Iran soit envisageable, sa préférence reste la diplomatie, à condition que Téhéran accepte de stopper son programme nucléaire. Toutefois, l’escalade des tensions, notamment à travers des frappes israéliennes sur des installations iraniennes, a fait naître une inquiétude croissante concernant un engagement militaire direct de la part des Américains.

Sites ciblés

En parallèle, les risques pour les bases militaires américaines dans la région sont réels. Des milices chiites soutenues par l’Iran ont menacé de riposter en ciblant ces installations si Washington venait à intensifier son soutien à Tel Aviv. Cette situation révèle les dilemmes auxquels est confronté le gouvernement américain : soutenir Israël sans déclencher une guerre à grande échelle, tout en protégeant ses propres intérêts sécuritaires au Moyen-Orient. L’un des enjeux majeurs est la question nucléaire iranienne. Le site d’enrichissement d’uranium de Fordow est devenu un point focal. Selon des sources officielles, Trump envisage d’utiliser des frappes ciblées avec des armes de précision, comme la Massive Ordnance Penetrator, pour détruire les infrastructures souterraines de l’Iran. Bien que cette option soit encore en réflexion, elle met en lumière l’importance capitale pour Washington de neutraliser la menace nucléaire iranienne, perçue comme un défi direct à la supériorité stratégique des États-Unis et de leurs alliés. Bref, les tensions actuelles montrent que les États-Unis se trouvent à un carrefour. En fonction de la décision finale de Trump, l’Amérique pourrait, soit ouvrir la voie à un conflit régional de grande envergure, soit désamorcer la crise par une diplomatie habile. Le rôle des États-Unis au Moyen-Orient pourrait en sortir profondément redéfini, en fonction des choix géopolitiques faits dans les jours à venir.

Antsa R

Conflit Iran-Israël : Origines et le déroulement de la guerre

0
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Le conflit entre Israël et l’Iran, récemment intensifié par des frappes aériennes et de missiles, est le point culminant de plusieurs décennies de tensions géopolitiques, religieuses et militaires. Ce bras de fer a franchi un nouveau seuil avec les récentes attaques mutuelles, marquées par des frappes israéliennes sur des installations militaires iraniennes et des missiles iraniens touchant des zones israéliennes. Le « pourquoi » de cette guerre remonte à plusieurs décennies. Depuis la révolution iranienne de 1979, l’Iran adopte une politique d’hostilité envers Israël, qu’il considère comme un régime sioniste occupant la « Palestine occupée ». De son côté, Israël perçoit l’Iran comme une menace existentielle, notamment en raison de son programme nucléaire et de son soutien à des groupes comme le Hezbollah et le Hamas, qui mènent des attaques régulières contre Israël. En parallèle, l’Iran soutient ces groupes en fournissant armes, fonds et formations pour lutter contre l’État israélien.

Tensions

Les hostilités se sont intensifiées avec la guerre civile syrienne et l’implication croissante de l’Iran en Syrie, où il a consolidé sa présence militaire, exacerbant les tensions avec Israël, qui redoute l’ancrage de l’Iran à ses frontières. Le programme nucléaire iranien a aussi joué un rôle crucial, Israël redoutant que l’Iran ne parvienne à obtenir l’arme atomique. En juin 2025, après l’échec des négociations sur le nucléaire, Israël lance l’opération Rising Lion, frappant des sites nucléaires iraniens. L’Iran réplique immédiatement par des frappes massives sur Israël. Ce nouvel épisode de guerre directe marque une escalade après plusieurs années de conflits par procuration. Aujourd’hui, les perspectives de cessez-le-feu restent minces. Tandis que la communauté internationale appelle à la désescalade, le cycle de violences semble destiné à perdurer, alimenté par des enjeux politiques et idéologiques profondément enracinés.

Antsa R.

Fête de l’Asaramanitra : Téléphérique et bus électrique pour le 65e anniversaire de l’indépendance 

5
Les bus électriques seront réceptionnés prochainement.
Les bus électriques seront réceptionnés prochainement.

Les bus électriques ainsi que le téléphérique seront mis en service à l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance. Des essais du téléphérique ont déjà été effectués depuis quelques jours tandis que les bus électriques sont d’ores et déjà arrivés au port de Toamasina. 

Depuis quelques jours, les cabines du Transport Par Câble (TPC)  sont déjà aperçues en circulation dans les airs. À ce jour, aucune annonce officielle n’a encore été faite concernant la date précise de sa mise en service pour le grand public. Ils sont prévus être opérationnels avant les fêtes. En revanche, il a déjà été confirmé que les bus électriques récemment importés et déjà arrivés au port de Toamasina seront également opérationnels le 25 juin pour le transport gratuit au Lac Iarivo pour le traditionnel feu d’artifices. L’opinion publique reste partagée sur le TPC. Certains se disent enthousiastes, impatients de voir ce projet se concrétiser, notamment face aux embouteillages qui paralysent la capitale. D’autres, en revanche, expriment des inquiétudes, notamment sur la sécurité, soulignant la proximité apparente entre les câbles du téléphérique et les lignes électriques de la Jirama. Nombreux sont ceux qui espèrent voir le Transport par câble opérationnel très rapidement, afin de pouvoir combiner son usage à celui des bus électriques, notamment pour les trajets vers Ankorondrano et ses environs. 

Opérationnalisation

Bien que les cabines du Transport par câble (TPC) et les bus électriques soient toutes de couleur orange, il est à espérer que leur utilisation restera dénuée de toute connotation politique. Concernant les bus électriques, un total de 42 véhicules sont arrivés au port de Toamasina le 18 juin dernier, marquant une étape concrète vers leur mise en circulation dans la capitale. Les responsables ont indiqué qu’ils seront réceptionnés prochainement. Il s’agit alors de 12 bus électriques de 12 m chacun et 30 autres à moteur diesel de 7,5 m chacun. Un appel d’offres pour le recrutement des femmes conductrices de véhicules électriques a déjà été lancé par le ministère des Transports le mois de mai dernier. 

Narindra Rakotobe 

Les Israéliens tentés de se lancer tout seuls dans des opérations spéciales

1
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

Les attaques et les ripostes se multiplient de part et d’autre dans le conflit entre Israël et l’Iran. Une semaine après le début des hostilités, aucun des deux camps ne semble avoir pris le dessus sur l’autre. Les destructions sont à peu près similaires de chaque côté, mais les Israéliens disent vouloir en finir une bonne fois pour toute et poussent les Américains à intervenir. Le président Trump remet sa décision à plus tard et veut donner sa chance à la diplomatie. L’État hébreu semble cependant déterminé à se lancer tout seul dans l’attaque des installations nucléaires iraniennes.

Les Israéliens tentés de se lancer tout seuls dans des opérations spéciales

La guerre de communication est intense dans cette confrontation entre Israël et l’Iran. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a multiplié les interventions médiatiques après l’envoi de missiles iraniens sur les villes israéliennes. Les destructions occasionnées sont relativement importantes. Après les dégâts causés dans un hôpital, le ton est devenu encore plus menaçant. Il a prévenu le guide suprême iranien de sa détermination à l‘éliminer physiquement et à renverser son régime. Il a envisagé d’utiliser tous les moyens pour le faire. Il a, par ce biais, tenté de persuader ses alliés américains de participer à la stratégie qu’il veut mettre en place. Mais le président Donald Trump, qui, lui aussi, a beaucoup communiqué ces derniers jours, est resté très ambigu. Il a certainement tenu compte des avertissements des Russes et des Chinois qui l’ont mis en garde contre une  intervention militaire. Dans le même temps, l’Europe veut donner sa chance à la diplomatie. Le ministre des Affaires étrangères iranien va rencontrer ses homologues français, britannique et allemand à Genève. La porte-parole du locataire de la Maison Blanche a fait savoir qu’il donnerait sa réponse définitive dans quinze jours.

Patrice RABE

MIDIRAMA : L’avenir du monde se joue au Moyen-Orient 

0
Tanà : Roalahy manao fanamiana polisy manery mandoa vola

La fête d’anniversaire qui a tourné au cauchemar après l’hospitalisation de nombreux participants, suivie de la mort de dix-huit d’entre eux, a marqué une opinion publique déjà traumatisée par les épreuves auxquelles elle est confrontée quotidiennement. Les Tananariviens ont été bouleversés par ce drame sur lequel, pour le moment, le terme « empoisonnement » a été prononcé. Il a mis en lumière également les insuffisances des moyens des services de santé de la capitale. La Jirama et ses délestages ont, une fois de plus, été pointés du doigt, causant l’interruption de l’alimentation en oxygène des patients en détresse respiratoire. Les autorités ont vite réagi et ont décidé de faire la lumière sur ce qui est arrivé. Les différents ministres sont venus devant la presse pour fournir des explications sur cet événement tragique. Le ministre de la Santé et celui en charge de la Gendarmerie ont voulu couper court aux supputations déjà exprimées sur les réseaux sociaux et ont affirmé que la vérité serait exposée de manière claire à l’opinion. Cette affaire, qui a choqué les parents, a été mise en parallèle avec d’autres incidents à Mahajanga et à Toamasina. Il s’agit de cas d’intoxication alimentaire. Des enquêtes ont été diligentées et leurs résultats seront dévoilés publiquement. La question des coupures de courant de la Jirama est, encore une fois, évoquée dans la rupture de la chaîne de froid dans les chambres réfrigérées. Plus généralement, le problème des délestages est toujours au centre des préoccupations de la population. Les mouvements d’humeur des consommateurs sont particulièrement bruyants puisqu’ils se manifestent régulièrement le soir lors de leur descente dans les rues. Jusqu’à présent, ils restent respectueux de l’ordre public, leur rage ne se transformant pas en dégradation de matériels. Ils savent que, pour le moment, ils doivent supporter ces désagréments qui ne cesseront pas de sitôt. 

La célébration du 65e anniversaire de l’Indépendance de Madagascar ne semble, pour le moment, pas susciter de véritable engouement chez les Malgaches. Le pouvoir, pourtant, multiplie les appels à manifester la fierté d’être malgache. Le programme des festivités préparées par le pouvoir est particulièrement alléchant. Les podiums sont installés à différents endroits de la capitale et de nombreux artistes vont s’y produire. Le lac Iarivo s’apprête à accueillir les feux d’artifice du 25 juin.

La guerre entre l’Iran et Israël, même si elle se trouve à des milliers de kilomètres de la Grande île, préoccupe aussi les Malgaches. C’est l’avenir du monde qui est en train de se jouer en ce moment. Toute la planète a les yeux fixés sur ce conflit particulièrement meurtrier. La rivalité entre l’État hébreu et l’Iran risque d’entraîner l’embrasement de toute cette région du Moyen-Orient. L’attaque lancée par les Israéliens contre l’Iran, il y a une semaine, ne l’a pas fait plier et a entraîné une aggravation de la situation régionale.

Benyamin Netanyahou a utilisé des moyens importants pour essayer de renverser le régime iranien. Les attaques qui se sont multipliées durant ces sept jours, même si elles ont été dévastatrices, n’ont pas réussi à faire plier le régime iranien. Les infiltrations d’agents du Mossad ont été payantes, mais la riposte iranienne ne s’est pas fait attendre. Avec les milliers de missiles à leur disposition, les Iraniens ont répondu massivement. Le dôme de fer israélien n’a pas réussi à les arrêter tous. La population est maintenant obligée de se réfugier dans les abris. Les destructions de bâtiments sont importantes et les morts et les blessés se comptent par dizaines. Les États-Unis ne semblent pas pour l’instant décidés à entrer dans la bataille. L’appel pressant de Benyamin Netanyahou pour les convaincre de le faire ne semble pas les convaincre. Donald Trump a affirmé qu’il se donne quinze jours pour prendre sa décision. Il espère encore arriver à la conclusion d’un accord avec Téhéran. 

La situation des Gazaouis est toujours aussi préoccupante, mais elle semble éclipsée par le conflit entre Israël et l’Iran. La population continue à se ruer sur les centres de distribution de vivres mis en place par une ONG américaine et les tirs de l’armée israélienne font des dizaines de victimes. Les habitants de la bande de Gaza sont maintenant totalement oubliés par la communauté internationale.

Les problèmes que les Malgaches connaissent actuellement paraissent mineurs à côté de ceux des habitants du Moyen-Orient vivant quotidiennement sous les bombes. L’avenir du monde est en train de se jouer dans cette région et la diplomatie a plus que jamais un rôle à jouer pour préserver une paix de plus en plus fragile.

Patrice RABE