La vérité des prix voudrait que le coût de la vie soit deux fois plus élevé qu’il ne l’est en ce moment. La population ne pourrait pas le supporter et descendrait à coup sûr dans la rue. Le régime, jusqu’à présent, a réussi à maintenir un semblant de paix social, mais il s’agit d’un « statu quo » qui peut à tout moment disparaître.
Une paix sociale difficile à maintenir
Les responsables des coopératives de la capitale avaient annoncé leur intention de fixer le prix du ticket de leurs taxis-be à 500 ariary, cette semaine. Leurs arguments pour procéder à ce réajustement étaient tout à fait sensés. Ils avaient besoin de le faire pour essayer de combler les pertes occasionnées par la hausse des prix du gasoil et des pièces de leurs véhicules. Les usagers ont cependant clairement exprimé leur refus de cette augmentation car elle leur paraît insupportable. Les frais de transport constituent une part importante de leurs dépenses quotidiennes et cela grèverait encore plus un budget très limité. Depuis le début de la semaine, les propriétaires de Taxi-be ont pu constater une baisse du nombre d’usagers sur les différents trajets de la capitale. Ils ont pu se rendre compte de la réaction anticipée de ces derniers devant cette hausse annoncée. Cette désaffection du public a fait réfléchir les transporteurs qui ont parfaitement compris l’attitude de ce dernier. Les discussions ont été vives au sein de leur organisation et la décision prise a été logique : la hausse du prix du ticket a été ajournée. Cependant, ce report n’est qu’un pis aller puisque la question sera évoquée tôt ou tard. Aujourd’hui, c’est cette catégorie socio professionnelle qui évoque ses difficultés en matière de trésorerie. Toutes les classes de la société peuvent aussi revendiquer une hausse de leurs revenus. C’est un véritable casse-tête pour les dirigeants qui gèrent tant bien que mal une situation de plus en plus délicate. L’explosion sociale est une épée de Damoclès suspendue sur la tête de nos dirigeants.
Patrice RABE