Tel que nous l’avions annoncé, il n’y a pas eu de surprise à Ambohidahy hier. Au terme de la lecture aussi fastidieuse que barbante de son arrêt, la HCC a quasiment confirmé les résultats officieux du scrutin du 29 décembre 2015. « D’une manière générale, les élections sénatoriales se sont déroulées sans anicroche et dans les normes démocratiques », selon Jean Eric Rakotoarisoa. Une manière pour le président de la HCC de justifier l’irrecevabilité et le rejet des requêtes formulées par les Omer Beriziky, Nakany Charly, Olga Ramalason et autres « pour forclusion » ou comme étant « non fondées ». Idem pour les requêtes déposées par le Monima « pour défaut de qualité ».
Bonne conscience. Même le contrôle systématique de légalité opéré d’office par la HCC n’a pas trop bouleversé la physionomie des résultats. Le juge constitutionnel s’est juste donné bonne conscience en annulant totalement ou partiellement les résultats de quelques bureaux de vote. « La HCC prendra bonne note des remarques et critiques », a déclaré Jean Eric Rakotoarisoa. Donnant l’impression de dispenser un cours ex-cathedra de droit constitutionnel dans son discours à travers lequel il a exposé brièvement le rôle d’un Parlement bicaméral, « la séparation des pouvoirs, mais aussi la collaboration des pouvoirs ».
HVM-isation. Il a aussi fait savoir que « la HCC publiera ses recommandations et observations comme il est de pratique courante dans les Cours constitutionnelles à travers le monde ». Pour rester au chapitre du droit comparé, le prof. a oublié de souligner que depuis la fin des démocraties dites populaires et à l’exception de poche de résistance comme la Corée du Nord, il n’y a plus de parlement style soviet suprême dans le monde. En France et aux Etats-Unis pour ne prendre que ces deux pays considérés comme des modèles de démocratie, l’opposition est majoritaire au Sénat. Ce qui ne sera pas le cas au Palais d’Anosikely. Reste à savoir si le président de la République essaiera de rééquilibrer un tant soit peu le rapport des forces ou accentuera le HVM-isation de la Chambre haute sur laquelle le parti au pouvoir a fait main basse.
R. O