
Depuis le mois de janvier 2015, des cas autochtones de paludisme ont été identifiés à Analamanga, notamment à Atsimondrano et à Ambohidratrimo. 288 cas ont été enregistrés sur l’ensemble de la région Analamanga.
Entre janvier et mai 2015, deux cas ont été enregistrés à Antananarivo Renivohitra, 17 cas dans l’Atsimondrano et en incluant le district d’Ambohidratrimo, ce nombre s’élève à 288 cas pour la région Analamanga. Des chiffres qui confirment l’existence de cas autochtones de paludisme qui retiennent l’attention des populations et des autorités sanitaires dans la zone d’Antananarivo. Actuellement, la direction de la lutte contre le paludisme au sein du ministère de la Santé Publique, avec l’Institut Pasteur de Madagascar, mène des séries d’activités de terrain permettant d’analyser des échantillons de moustiques à Antananarivo.
Chasse de nuit. Des équipes d’entomologistes et d’épidémiologistes sont ainsi en activité dans 12 sites d’Antananarivo, dont Anosimahavelona, Alasora, Alakamisy-Fenoarivo et Ankadivoribe Atsimo sur une période de 10 jours. Des chasses de nuit sont actuellement en cours, avec l’implication de quelques foyers et habitants des sites concernés, préalablement formés à la capture des moustiques. Deux nuits de suite, entre 18h et 6h du matin, ces équipes procèdent, heure par heure, à la captures des moustiques, tant à l’intérieur des habitations qu’à l’extérieur. Les moustiques sont capturés vivants après s’être posés sur les individus, mais avant qu’ils n’aient le temps de piquer. Les dissections et analyses effectuées sur les moustiques ainsi capturés permettent aux équipes de terrain de recueillir des informations sur le comportement des moustiques et de réunir les indicateurs sur les populations vectorielles dans la localité. « Cette démarche entre dans le cadre de la surveillance entomologique et épidémiologique afin d’éviter la recrudescence de l’épidémie, comme c’était le cas en 1989 et 1990 où le ‘bemangovitra’ a particulièrement sévi », explique un membre de l’équipe ministérielle descendu sur le terrain vendredi soir.
Stratégies. « Plusieurs paramètres sont considérés, incluant l’observation des pics d’agressivité des moustiques et ce, afin de pouvoir, par exemple, indiquer par la suite aux populations de la localité, le moment le plus opportun pour se coucher le soir, bien à l’abri sous les moustiquaires », explique Herizo Ramandimbiarijaona, entomologiste membre de l’équipe de terrain à Anosimahavelona Tanjombato. Les informations issues de ces observations et analyses permettront, par ailleurs, d’établir des stratégies adaptées aux situations futures. «Les indicateurs recueillis durant ces activités de terrain permettront de détenir suffisamment d’éléments pour prendre les décisions adéquates en cas de recrudescence du paludisme à la prochaine saison, laquelle s’étend d’octobre à mai. L’objectif ultime est de parvenir à réduire le nombre de malades et d’éviter les décès dus au paludisme », souligne, pour sa part, le directeur de la lutte contre le paludisme, le Dr Arsène Claude Ratsimbasoa. Il y a deux semaines, des activités de terrain similaires ont également été menées dans le district d’Ambohidratrimo.
Hanitra R.