
Le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le paludisme, publié avant-hier, place Madagascar parmi les dix pays d’Afrique où le paludisme a observé une hausse du nombre de cas en 2017 par rapport à l’année précédente.
Les dix pays où le paludisme sévit le plus en Afrique ont enregistré une hausse du nombre de cas en 2017 par rapport à 2016. Parmi ces pays figurent Madagascar, ainsi que la République démocratique du Congo et le Nigéria. De même, quinze pays d’Afrique subsaharienne et l’Inde ont concentré près de 80% du nombre total de cas de paludisme dans le monde en 2017. Parmi eux, cinq pays ont totalisé, à eux seuls, près de la moitié des cas. Ce constat ressort du rapport 2018 de l’OMS sur la lutte contre le paludisme, publié le 19 novembre.
Au point mort. Sur un plan plus global, ce rapport de l’OMS indique que la lutte contre le paludisme dans le monde semble être au point mort, en dépit de quelques avancées : 20 millions de cas de moins en 2017 par rapport à 2010. Cependant, l’année 2017 a connu une tendance à la hausse du nombre de cas : 219 millions de cas de paludisme dans le monde contre 217 millions en 2016, soit deux millions de plus. 92% de cas ont été enregistrés en Afrique, loin devant l’Asie du sud-est (5%) et la Méditerranée orientale (2%). Les enfants de moins de cinq ans sont les plus vulnérables face à la maladie. En 2017, cette tranche d’âge a représenté 61 % des décès associés au paludisme dans le monde. A elle seule, la région Afrique de l’OMS a enregistré 93 % des décès liés au paludisme au niveau mondial en 2017.
Objectifs. Sur la période 2015-2017, aucun progrès significatif vers une diminution du nombre de cas de paludisme dans le monde n’a été observé. A l’exception de l’Asie du sud-est, où l’incidence du paludisme continue à baisser ; des progrès très modestes ont été observés ailleurs. Concernant la mortalité, le nombre de décès a diminué par rapport à 2010. Les baisses les plus significatives ont été observées en Asie du sud-est (54%), en Afrique (40%) et en Méditerranée orientale (10%). Il n’en demeure pas moins que la baisse de la mortalité a ralenti depuis 2015. L’OMS interpelle ainsi dans son rapport de 2018 sur le fait que les objectifs de réduction des cas et des décès dus au paludisme d’au moins 40 % d’ici à 2020, dans le cadre de la « Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 », ne seront pas atteints.
Financement en baisse. Il va falloir ainsi rectifier le tir pour atteindre ces objectifs. Pour cela, l’OMS a présenté une nouvelle approche pour relancer les progrès contre le paludisme en se concentrant sur onze pays où l’on recense environ 70 % de la charge mondiale. Elle va, par ailleurs, augmenter les ressources allouées à la lutte contre le paludisme. En dépit d’une stabilité relative du financement depuis 2010, les investissements consentis en 2017 sont loin d’atteindre le niveau requis, souligne l’OMS. Et d’ajouter que « les investissements devraient atteindre au moins 6,6 milliards de dollars par an. Ce qui correspond au double de la somme disponible actuellement ».
Hanitra R.