L’inflation s’invite sur la table pour les fêtes de Pâques. On observe une hausse de 50 à 100% des prix des denrées telles que le riz, les légumes, la viande, les volailles et les fruits. De plus en plus de familles se voient donc contraintes de changer leur mode de vie.
Il a toujours été seriné que « pour votre santé, vous devriez manger au moins 5 fruits et légumes par jour ». Toutefois, cela devient de plus en plus impossible ! Compte tenu des circonstances actuelles, ce sont presque toutes les poches de la population qui souffrent du même mal. La santé financière ne permet pas de suivre cette recommandation. Il est maintenant impossible d’aller au marché sans avoir un pincement au cœur. Si l’on ne prend à titre d’exemple que le coût des denrées alimentaires du côté des pavillons Analakely, on constate que le kilo des bananes tourne aux environs des 4 000 ariary, 3 000 à 4 000 ariary pour le kilo des pommes et 4 000 ariary pour les raisins. En ce qui concerne les légumes, le kilo de haricots verts se chiffre à 3 000 ariary, 4 000 ariary pour les carottes, 3 000 ariary pour les pommes de terre, 2 500 ariary pour les tomates, tandis que le kilo d’oignons frôle les 7 000 ariary. Pour bon nombre de foyers, ce n’est pas du tout le choix de ce que l’on doit mettre dans la marmite qui pose problème, mais le fait d’avoir quelque chose à cuire tous les jours. Point. N’oublions pas que le kilo de riz est actuellement dans les environs de 3 700 à 4 000 ariary. Que seraient les fêtes sans les volailles ? Pourtant les vendeurs rentrent bredouilles chaque jour puisque personne ne leur achète leurs volailles. Au marché d’Isotry, Il faut compter à partir de 100 000 ariary pour une dinde, avec un prix pouvant atteindre les 150 000 ou 200 000 ariary selon le poids. Pour le poulet, il faut prévoir 20 000 ariary, tandis qu’une oie tourne autour de 60 000 à 100 000 ariary. À ce titre, bon nombre de personnes se tournent vers les boucheries pour trouver de la viande en remplacement des volailles, mais au vu des prix, la déception est au rendez-vous. Il faut souligner que le prix du poulet de chair est à 15 000 ariary le kilo, 20 000 ariary pour les côtelettes,16 000 ariary pour la viande bovine et 18 000 pour la viande de porc. Suite à ces circonstances, de plus en plus de personnes deviennent végétariennes malgré elles pour être ensuite confrontées à la durée réalité de la hausse du prix des légumes.
Difficultés
La vie devient de plus en plus chère et de plus en plus de foyers se voient ainsi contraints de réduire les dépenses durant les fêtes. Mais la réalité est toujours là, la classe moyenne tend à disparaître et la population tombe dans la misère. « Nous avions l’habitude d’aller passer le weekend pascal à Antsirabe pour nous divertir et rendre visite à la famille, mais nous ne pouvons plus faire cela. En plus des moyens financiers qui nous manquent, l’autre raison pour que l’on se fasse une raison serait la qualité des routes, nous ne pouvons pas nous permettre que notre voiture subisse des dégâts, qui deviendront bien entendu des dépenses supplémentaires », témoigne une mère de famille. Le changement s’installe peu à peu dans la société à cause de l’inflation, nous assistons à une recrudescence des actes de banditisme et de vol à la tire, sans parler d’un nombre croissant de femmes qui pratiquent le plus vieux métier du monde pour subvenir aux besoins de leurs familles. L’insécurité règne et les valeurs se perdent. Si les fêtes de pâques étaient auparavant des moments de réjouissance et de communion, cette année d’autres questions se posent : se retrouver ou pas, partager ses soucis avec la famille ou se fondre dans le silence… Que restera-t-il de ce pays ?
Narindra Rakotobe