Quelque 85 ha de la superficie du parc national d’Ankarafantsika ont été la proie des flammes en 2013, durant laquelle 56 foyers de feux ont été recensés. Malgré les moyens dérisoires pour lutter contre les incendies de forêt, l’ampleur du phénomène des feux de brousse dans ce parc national, est en régression et la sensibilisation à la lutte contre le fléau porte ses fruits. En effet, en 2010, de graves incendies menaçant plusieurs hectares de forêts ont eu lieu. Certains départs de feux ont nécessité plusieurs mois de lutte acharnée, avant d’avoir pu être éteints : des foyers de feux qui ont commencé en août n’ont pu être éteints qu’en octobre ! Outre les actions de sensibilisation, cette lutte pour la protection de la forêt rejoint également celle en faveur du reboisement. Il y a deux ans, une vaste campagne a été lancée, et couvre 200 ha de terrains. Le Madagascar National Parks (MNP) estime que d’ici 2020, la population locale pourra exploiter ces surfaces reboisées.
Appui aux communautés. Le parc national d’Ankarafantsika, faut-il le rappeler, représente un joyau de la biodiversité malgache et sa vocation écotouristique n’est plus à démontrer. En 2013, 11500 touristes y ont été enregistrés et leur séjour a généré plus de 200 millions d’ariary de recettes. En mars 2010 et décembre 2013, quelques centaines de touristes américains et européens de deux grands bateaux de croisière ont successivement fait escale au large de Mahajanga, à plus de 100 km du parc, uniquement dans le but de venir apprécier les endémicités faunistiques et floristiques d’Ankarafantsika. Afin de préserver cette richesse, le MNP et ses partenaires, dont la région Boeny, se sont fixé comme objectif l’amélioration des conditions de vie des riverains tout en attirant au parc, le maximum de touristes. Cette initiative touche le domaine de la protection de la forêt par le biais du reboisement et de la sensibilisation. Actuellement, plus de 500 volontaires sont en charge de protéger le parc d’Ankarafantsika des départs de feux avec l’appui des agents forestiers et des agents pompiers de la région Boeny, affectés en permanence sur les lieux. Cet appui s’étend depuis quelques temps, à l’aquaculture. Bref, un soutien aux communautés sur plusieurs niveaux, qui contribue à la préservation du parc national d’Ankarafantsika. Faut-il rappeler que plus de 70 fokontany dépendent de celui-ci. Autant de communautés dont la vulnérabilité a inévitablement des répercussions sur le capital naturel, d’où la raison d’être de cette initiative d’appui.
Hanitra R.