Le président Hery Rajaonarimampianina a raison de prendre la tête de la réconciliation nationale. Les efforts déployés antérieurement ont été vains parce qu’il avait manqué à ceux qui s’en sont occupés l’essentiel, la volonté de réussir. Les intérêts particuliers ont toujours été privilégiés au détriment de l’intérêt général. La réconciliation nationale n’a pas avancé d’un pouce et est demeurée une notion théorique pendant plusieurs années. Le moment est devenu propice parce que ce n’est plus des entités sans pouvoir qui en décident mais le président de la République, garant de l’unité nationale, qui le prend en main. La première exigence qu’il avait citée lors de son investiture est celle de rassembler les Malgaches parce qu’il savait que notre pays ne sera fort qu’en étant uni. Il n’y aura pas de développement sans réconciliation nationale.
« Pardonnez-vous et tout ira mieux »
Les leaders de la classe politique doivent s’asseoir et vider leurs différends. Le moment est venu de se pardonner pour avancer ensemble et construire une nation exemplaire par sa solidarité. Mais par quoi commencer sinon par la réunion des anciens présidents de la république, le président de la transition et le président de la République. Non seulement, il s’agit aux yeux du public d’un symbole important de rapprochement de ceux qui ont toujours été partagés par leur vision et leur idéologie. On rattache généralement les périodes de crise à leur nom. « Pardonnez-vous les uns les autres et tout ira mieux dans ce pays» crie aujourd’hui le commun des mortels qui s’arrache les cheveux. Pour trouver son déjeuner quotidien dans cette atmosphère de pauvreté grandissante dans laquelle les sans-emploi affluent et la création d’emplois quasi inexistante, il faut se lever tôt. Les organisations régionales comme la Sadc sont conscientes des difficultés croissantes de notre pays qui résultent de la non-application de la feuille de route de sortie de crise signée par la majorité des acteurs politiques en septembre 2011. Il faut clore le chapitre des divergences et commencer du bon pied la réconciliation nationale. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina voit l’avenir dans ce sens. Il ne faut donc s’étonner des décisions qu’il pourrait prendre au retour de son voyage aux Nations-Unies pour rassembler les Malgaches. Marc Ravalomanana qui a réussi hier à Pretoria à convaincre la Sadc de la nécessité de son retour au pays refuse de prolonger encore son séjour d’exil. Les exilés politiques aspirent à rentrer sans condition. Les prisonniers politiques rêvent depuis longtemps de libération et d’amnistie. Pour toutes ces raisons qui prennent en otage le développement, la réconciliation nationale ne sera plus une affaire secondaire mais sera placée au rang des priorités. C’est du moins l’impression que le président de la République a donnée en prenant sa direction.
Zo Rakotoseheno