Le président de la République nouvellement élu a annoncé dans son discours d’investiture la gratuité de l’éducation primaire dans l’enseignement public. Un objectif à atteindre d’ici trois mois.
La nouvelle a plutôt réjoui les parents d’élèves des EPP (écoles primaires publiques). Car même si l’enseignement est en effet, déjà gratuit et que les parents ne paient aucun écolage, les droits d’inscription payables en début d’année constituent déjà un obstacle pour eux. Mais leurs plus grands tracas concernent les contributions financières que leur sont réclamées par les EPP pour couvrir les salaires des maîtres-FRAM (enseignants non fonctionnaires dont les rémunérations sont supportées par les associations de parents d’élèves). A payer également au moment des inscriptions, ces contributions financières pour les maîtres-FRAM posent un réel problème aux parents d’élèves. D’une part, en raison de l’inégalité qui s’observe entre les différentes EPP et d’autre part, des montants de ces contributions, parfois difficiles à honorer par les parents. En effet, le montant de ces sommes à payer diffère d’une EPP à l’autre. Il est fixé en fonction du nombre d’enseignants FRAM que compte l’établissement et peut aller de Ar 10 000 à plus de Ar 25 000.
Familles pauvres. Généralement, les maîtres-FRAM constituent la majorité du personnel enseignant des EPP, lesquelles ne comptent parfois qu’un seul enseignant fonctionnaire. Les parents d’élèves contribuent, de ce fait, dès le début de l’année scolaire, au paiement des salaires de ces enseignants non fonctionnaires, indépendamment des subventions qu’ils reçoivent de l’Etat ou des organismes partenaires de l’éducation nationale. « Le paiement de ces contributions FRAM est un grand obstacle pour la scolarisation de nos enfants car en cas de défaut de paiement, les élèves ne peuvent pas intégrer l’école », se plaignent des parents d’élèves dans une EPP tananarivienne, qui ont dû remuer ciel et terre pour payer plus de Ar 20 000 à la rentrée, en octobre 2013 et que dernièrement vu leurs enfants obligés d’interrompre leur scolarité car les maîtres-FRAM étaient en grève. L’argent destiné au paiement de leurs salaires a été détourné !
70 %. Les élèves des EPP, aussi bien dans la capitale et les zones urbaines, que dans les zones rurales, sont en majorité issus de familles très modestes, voire pauvres. Réunir plus de Ar 20 000 en période de rentrée scolaire relève d’un exploit pour ces ménages. Les parents d’élèves souhaitent, de ce fait, que cette contribution au paiement des salaires des maîtres-FRAM soit tout simplement supprimée à la prochaine rentrée et que l’Etat et ses partenaires prennent en charge entièrement leurs rémunérations.
Dans la mesure où jusqu’à 70 % du travail d’enseignement à effectuer dans les écoles primaires sont accomplis par des maîtres-FRAM, ces derniers sont incontournables pour l’éducation nationale. Leur souhait, à eux, bien évidemment, c’est d’intégrer la fonction publique.
Hanitra R.