
Le brasseur Zoé Andrianifahanana fait son retour dans le monde de la natation en tant qu’entraîneur, 35 ans après être monté pour la dernière fois sur le plot. Avec passion, il transmet aujourd’hui sa détermination et son amour de la discipline à ses jeunes disciples du club ESCA.
Zoé Andrianifahanana figure parmi les premiers nageurs malgaches qui ont représenté Madagascar aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980. Travailleur de l’ombre mais véritable pilier de la natation malgache, il a marqué son époque aux côtés de Bako Ratsifandrihamanana et Nicole Rajoharison, à une période où le sport malgache était en pleine effervescence, avec une délégation à Moscou composée de nombreux athlètes issus d’autres disciplines. Pour lui, cette compétition a été le moment le plus marquant de sa carrière : un rêve devenu réalité, où il a eu l’occasion de rencontrer ses idoles, de découvrir un pays fascinant et surtout de se mesurer aux meilleurs nageurs du monde. En effet, son aventure dans la natation a débuté dès son plus jeune âge, en 1976, au sein du club École Sacré-Cœur Antanimena (ESCA). En seulement quatre ans, il a décroché son ticket pour Moscou, un parcours impressionnant, mais avant tout le fruit d’un travail acharné lors des compétitions locales. Après avoir quitté les bassins en 1990 pour se consacrer à sa vie professionnelle, d’autant plus que le club ESCA s’était mis en veilleuse, il a poursuivi son chemin à l’étranger afin d’assurer un avenir plus stable.
Former des élites
Aujourd’hui, Zoé Andrianifahanana est de retour dans le club qui lui tient tant à cœur depuis un an, cette fois en tant que coach. Il ambitionne de réécrire l’histoire en formant une nouvelle génération de nageurs prometteurs. « J’ai une grande responsabilité envers ce club. Je suis convaincu que nous verrons d’autres olympiens émerger dans le futur, grâce à leur niveau actuel et à l’évolution de la natation, en collaborant étroitement avec les parents et le club. », a-t-il déclaré. Il fait partie du staff technique de l’ESCA, où il travaille avec huit autres membres, tous animés par la volonté de façonner les futurs champions. Toutefois, il souligne un défi majeur qui freine le développement de la discipline. « Le manque d’infrastructures reste un problème majeur pour nos athlètes. Depuis mes débuts, aucune nouvelle piscine chauffée n’a été construite. Or, à Antananarivo, il est impossible de s’entraîner toute l’année à cause de la saison froide. J’appelle les autorités à prendre ce problème en compte si nous voulons progresser dans cette discipline. », a-t-il avancé.
Manjato Razafy