50 ans, c’est l’âge de la maturité et de la plénitude pour un Rija Ramanantoanina qui est, n’en déplaise à sa modestie, devenu une des icônes de la chanson malgache. C’est de manière éclatante qu’il va marquer ce passage dans une nouvelle période de sa vie professionnelle. Le concert du 3 mai au CCESCA devrait faire date dans une carrière qui est appelée à durer encore longtemps. L’occasion était tout à fait opportune de revenir sur ces 26 ans de musique vécus avec passion. Interview.
Vous mettez sur l’affiche de votre concert du 3 mai au CCESCA que c’est celui de votre 50ème mois de mai. Il s’agit donc de votre 50e anniversaire. Pourquoi avoir voulu marquer de manière particulière ces 50 ans ?
C’est une étape importante de ma vie personnelle que je vais franchir. Je suis arrivé à la pleine force de l’âge et je voulais la marquer de manière symbolique. Je n’ai jamais aimé fêter mon anniversaire, mais cette fois-ci, je veux le faire avec ma famille, avec mes amis et avec tous ceux qui aiment mes chansons et ma musique. Il n’y aura pas de partage de gâteau, mais ce sera la fête de la musique, de cette musique que j’ai offerte à mon public. Je donnerai à ce dernier le meilleur de mon talent et je partagerai avec lui cette passion que j’ai cultivée pendant ces 26 ans de carrière.
Quelle signification donnez-vous à ces 50 ans ? Quel regard portez-vous sur cette première partie de votre vie ?
Pour moi, il ne s’agit pas de la fin d’un cycle. C’est plutôt le début d’une nouvelle vie. Je suis arrivé à la plénitude de mes moyens physiques et intellectuels et je compte bien les mettre au service de ma vie professionnelle. Je dirai que c’est une deuxième vie qui commence et je pense franchir un nouveau palier dans tous les domaines. Quand je reviens sur mon parcours professionnel, je ne peux que me réjouir. Il s’est déroulé de manière rectiligne. En 1986, je participais au concours Top 16 et je chantais avec Mireille. En 1988, je commençais ma véritable carrière en solo. Je devenais chanteur, compositeur et organisateur d’événements culturels. J’ai conquis lentement un public qui a totalement intégré mon univers musical et qui m’est toujours fidèle. J’ai collaboré avec des artistes de tous les horizons. Aujourd’hui, je suis arrivé à un stade où je me sens totalement en harmonie avec mon environnement.
Comment a évolué votre style musical durant ces 26 ans de carrière ?
Je suis sans complaisance avec moi-même, mais je peux dire que j’ai bien évolué sur le plan musical et au niveau de la composition elle-même. J’ai un style qui se caractérise par une certaine richesse musicale et j’ai des chansons qui ont un fond poétique indéniable. Je reste un chanteur de charme, mais je suis aussi jazzman dans l’âme. C’est ce mélange qui apporte cette plénitude artistique. Cela se traduit sur scène par cette communion avec le public. Je pense que ce sera de nouveau le cas ce dimanche 3 mai au CCESCA. Ce sera la reproduction du récital que j’avais fait en 2013 lors la célébration de mes 25 ans de scène. Il y aura toutes les compositions de ces 25 ans pendant ces trois heures de spectacle. On y entendra les tubes comme « Hay ve ka nisy », «Mama » ou « Fiainana kely », mais aussi les morceaux moins connus.
Pour marquer cet anniversaire, n’y a-t-il pas de nouvel album en vue ?
J’ai sorti un album en 2013 pour la célébration de mes 25 ans de scène. Je continue à le vendre. J’habitue le public à ces nouvelles compositions. Je les interprète régulièrement lors des spectacles et concerts que je fais régulièrement. C’est la méthode que j’ai adoptée depuis le début et cela m’a bien réussi.
Y a-t-il quelque chose que vous voulez réaliser et qui vous tient à cœur ?
J’ai un rêve que je voudrai réaliser : faire un concert avec des centaines de choristes et un orchestre symphonique. Je suis certain de monter ce projet un jour. Cela aura lieu au Palais des Sports. C’est tout à fait possible car nous avons les choristes et les musiciens.
Pour terminer, comment voyez-vous votre avenir sur le plan professionnel ?
J’ai foi dans mon avenir et je peux vous dire que j’ai devant moi un grand boulevard dans lequel je compte m’engouffrer. Je sais que je peux tout faire sur le plan professionnel et cela me donne une pêche d’enfer.
Propos recueillis par Patrice RABE
