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mercredi, mai 14, 2025
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Parole d’artiste : « Le ‘’salegy’’ a besoin des opérateurs locaux pour s’imposer au plan international »

JAOJOBYLes spécialistes l’ont  surnommé  « roi du salegy » et le public les a suivis, en le consacrant star de ce genre musical propre à la Grande Ile. Jaojoby est, sa modestie personnelle dut-elle en souffrir, une légende vivante de la musique malgache. A bientôt soixante ans (dans deux mois), l’artiste respire toujours la joie de vivre et s’apprête à fêter ses quarante ans de « micro » de manière éclatante. Aujourd’hui, il revient avec nous sur cette brillante carrière et cette passion qu’il nourrit pour le « salegy ». Interview.

Jaojoby,  vous vous apprêtez à célébrer vos quarante ans de scène. Ils ont été nourris par la passion du « salegy » devenu grâce à vous l’un des genres musicaux majeurs de la Grande Ile. Quel regard portez-vous sur cette véritable épopée que vous avez vécue ?

Je tiens à rectifier ce que vous avez dit. Je célèbre aujourd’hui mes quarante dans de « micro » car c’est le 11 octobre 1970 que j’ai pour la première fois chanté devant un micro. Mais je suis monté sur scène bien avant cela. Tout gamin, je me produisais avec mes petits camarades dans mon village natal d’Amboahangibe. C’est là-bas qu’a commencé cette épopée musicale dont vous parlez. Je suis ensuite monté à Diégo et tout s’est enchaîné. Ce furent mes premières véritables scènes professionnelles. Ma carrière s’est poursuivie à Tana. Dans la foulée, il y a eu les tournées internationales que je continue encore à faire aujourd’hui. D’ailleurs, je vais bientôt en faire une, bientôt. Elle va mener dans  plusieurs villes d’Afrique du Sud, du Swaziland et du Lesotho. Ces quarante ans, je les ai vécus pleinement et je reste toujours porté par cette immense passion du « salegy ». J’ai ouvert la voie pour tous ceux qui m’ont emboîté le pas par la suite.

Vous avez fait connaître le « salegy « sur le plan international, néanmoins, il n’a pas réussi à véritablement percer sur le marché de la « world music ». N’est-ce pas frustrant de ne pas récolter les dividendes de cette reconnaissance ?

Les spécialistes reconnaissent la qualité de notre musique, mais nous n’avons pas le soutien nécessaire pour nous imposer. Il n’ya pas de véritable showbiz malgache pour nous accompagner. Les opérateurs économiques locaux n’ont pas confiance en nous et ne nous soutiennent pas. A l’extérieur, nous restons donc très marginaux. Et portant, quand nous sommes sur scène, nous ressentons l’intérêt du public. Je persiste cependant à dire que notre richesse musicale est immense. Le « salegy » reflète l’âme malgache et nous permet de nous élever sur le plan spirituel.

Ne ressentez-vous pas de l’amertume quand vous voyez la place à laquelle se trouvent les Malgaches sur le plan international ?

Nous sommes à la place que nous méritons, mais cela ne nous empêche pas d’être heureux. Je ne voudrais pour rien au monde quitter mon pays pour m’installer à l’étranger. Je me sens bien chez moi.

Vous allez bientôt célébrer vos quarante ans de micro. Vous voulez marquer cet anniversaire de manière éclatante. Quel sera le programme de cette célébration ?

Ce ne sera pas un grand programme car je ne ferai que trois concerts. Je commencerai cette célébration par un spectacle à Amboanjobe le 27 septembre. Puis ce sera à Diégo le 11 octobre et je terminerai par Tana le 24 octobre.

Propos recueillis par Patrice RABE

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