Les appels à la réconciliation nationale se multiplient. Beaucoup de gens trouvent que l’ancien président de la République ne mérite pas les conditions de détention qu’on lui inflige en ce moment. Il aurait mieux valu pour lui être libre en Afrique du Sud qu’être prisonnier dans son pays. Malgré cela, l’ancien président de la République est bien gardé. Il a droit à la visite de ses proches suivant des règles bien précises dans le camp militaire de la Bana à Diégo-Suarez.
Partie politique délicate
Bien qu’ayant condamné à l’unanimité la conférence de presse provocatrice de l’exilé d’Afrique du Sud réalisée quelques heures après son retour, à sa résidence de Faravohitra, la communauté internationale est quelque peu embarrassée par l’évolution de la situation. En effet, elle insiste sur l’application intégrale de la feuille de route de sortie de crise mais le cas de Marc Ravalomanana est loin de se conformer à l’article 20 qui stipule que les autorités doivent permettre à tous les Citoyens Malgaches en exil pour des raisons politiques de rentrer à Madagascar sans conditions, y compris Monsieur Marc Ravalomanana. Elles devront fournir la sécurité à tous les exilés malgaches rapatriés. Elles doivent développer et promulguer d’urgence les instruments juridiques nécessaires, y compris une loi d’amnistie, afin d’assurer la liberté politique de tous les citoyens Malgaches dans le processus inclusif de transition, débouchant sur la tenue d’élections libres, justes et crédibles. Cet article rédigé pendant la période de transition ne correspond plus à la réalité actuelle. Elle aurait du subir une réactualisation devant le cas actuel de Marc Ravalomanana. La partie politique est devenue plus délicate aujourd’hui devant le départ des députés TIM de la plate-forme pour la majorité présidentielle. L’absence d’une majorité nette en faveur du président de la République remet en question les rapports de forces politiques au sein de l’Assemblée nationale. On affirme que de nombreux députés déçus par l’évolution de la situation penchent pour le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement lors de la prochaine session parlementaire. Il ne reste à l’Exécutif que quelques jours avant l’ouverture de la session pour reconstituer une majorité pouvant éloigner les menaces qui planent sur le gouvernement. De nouvelles alliances verront le jour. Le rapprochement de tous ceux qui ont des griefs contre le régime au pouvoir n’est pas à écarter. Toujours est-il qu’une alliance officielle des TIM avec le Mapar est inconcevable sans réconciliation nationale au préalable. Une réconciliation à laquelle devrait maintenant se consacrer le président de la République. Tous les anciens présidents sont maintenant sur place. Il n’y a plus de raison que le sommet à cinq ne soit pas réalisé. L’absence de réconciliation est facteur d’instabilité politique. La balle est dans le camp des dirigeants.
Zo Rakotoseheno