A l’issue du sommet des cinq Chefs d’Etat organisé par le FFKM Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina sont restés pour discuter. Rien n’a filtré de l’entretien entre les deux hommes. Il survient cependant à un moment où l’on ne s’y attendait pas. Le fossé politique entre eux ne s’est-il creusé davantage ces derniers jours ? Andry Rajoelina qui est le chef de file de l’alliance d’ Ambodivona ne reconnaît pas la nomination du Premier ministre Jean Ravelonarivo qui pour lui ne respecte pas l’article 54 de la Constitution. Le président Rajaonarimampianina a répliqué en soulignant que l’alliance ne dispose pas de la majorité permettant de proposer le Premier ministre. Et voilà que les deux hommes discutent en aparté pour régler leur différend. Tout semble supposer que le FFKM a été derrière cette initiative qui entre dans la philosophie de la réconciliation nationale.
Pas de rupture de dialogue
La situation politique est complexe. Le gouvernement Jean Ravelonarivo dominé par le HVM apparaît comme un gouvernement de combat pour les élections à venir. Les grandes mouvances et plates-formes politiques n’y sont pas représentées. Marc Ravalomanana a affiché sa déception en dissolvant la mouvance qui porte son nom. Des observateurs pensent qu’il s’agit d’un désaveu du ministre qui tient à cette casquette. Quoi qu’il en soit, avec 21 députés, le camp de l’ancien président de la République qui n’entend pas versé dans l’opposition estime qu’il devrait avoir plusieurs sièges au gouvernement pour le soutien qu’il apporte. L’aile dure du Mapar est aussi sur la touche. Le morcellement en Mapar 2 et 3 ne lui facilite pas la vie. Il prépare la déchéance des députés qui se sont écartés de la ligne du parti. Le VPM/MMM se trouve dans le même cas. Les guerres internes de tranchées ne sont pas terminées dans ces plates-formes dont des membres ont intégré la plate- forme pour la majorité présidentielle. Les membres du regroupement de partis VMSA ne cachent pas une certaine frustration devant la formation d’un gouvernement qui les a exclus. Devant le panorama, on se demande dans divers milieux si le régime au pouvoir ne considère comme des alliés politiques de confiance que ceux qui sont représentés dans le gouvernement Ravelonarivo. Quoi qu’il en soit, le verrouillage du gouvernement n’est pas favorablement accueilli par les forces politiques. Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina ont-ils réduit la distance qui les sépare politiquement ou l’ont-ils agrandi ? Bien que rien n’ait filtré de la rencontre entre eux, le dialogue n’est pas rompu même si leur vision de l’avenir diffère totalement. Un rapprochement est possible si les divergences sont aplanies. Mais le seront-elles dans ce climat politique qui d’une part, invite à la compétition électorale, et qui d’autre part n’en demeure pas moins plein de menaces ?
Zo Rakotoseheno