Alors que le retour de la relique sacrée (le crâne) du roi Toera semble être complètement acquis, d’autres attendent aussi d’être restituées par la France. Celle du prince Ratsimamanga (1836–1896) est encore gardée par les anciens colons. Pour ainsi dire, durant l’occupation française du territoire malgache, des dizaines de décapitations ont eu lieu. Visant surtout les chefs de file et les personnes influentes parmi les patriotes malgaches, aimer sa patrie était alors un délit punissable de mort. Exécutés en octobre 1896, le prince et un autre patriote – Rainandriamampandry – ont fini fusillés à Tananarive « sur ordre de Gallieni ». Celui-ci est la version française d’Oskar Paul Dirlewanger, parmi les généraux nazis les plus meurtriers et cruels durant la deuxième Guerre mondiale. Actuellement, la France détient des centaines de reliques malgaches. Plus de 2 000 selon certains spécialistes. Cela reste encore à vérifier. Par exemple, avec le roi Toera lors du massacre d’Ambiky (1897) et ses 5 000 morts selon les chiffres encore discutables, deux autres conseillers ont aussi été décapités. Leurs crânes ont aussi été emmenés par les colons en France pour être exposés dans les salons mondains et royaux. A cette époque aussi, certains naturalistes prétendaient démontrer leur évolution en disséquant le cerveau des « indigènes » ou « sauvages » des colonies, validant ainsi la nécessité de l’occupation. Un racisme à la française jusque dans les gènes et les institutions pour ainsi dire. Dès lors, certains crânes servaient pour la démonstration. Nul ne sait si les cerveaux du roi Toera, du prince Ratsimamanga et d’autres n’ont pas fini de cette manière.
Maminirina Rado
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