
Le festival « Festisôva » se tiendra enfin cette année à Itaosy, avec des groupes de renom dans le milieu des rituels et rassemblements familiaux des quartiers populaires. Un art d’antan, qui se pratique encore.
« Tsy ho any », littéralement « Je ne vais pas y aller », est un « sôva » cher aux militaires. Fièvre d’un cœur blessé. Magnifié à travers la poésie de ce qui pourrait être le premier « art urbain » tananarivien. Mais aussi, le « sôva » pourrait être un témoin du brassage séculaire des groupes humains malgaches. Du moins, à travers toute son expression artistique.
Selon les connaisseurs, cette poésie vécue aurait aussi un pied chez le groupe humain « Tsimihety ». D’ailleurs, elle est aussi appelée « sôva ». Traduit par soleil. Tout d’abord, les points communs résident dans la pratique. Comme l’a souligné Lucien Michel Andrianarahinjaka dans sa communication « La poésie Tsimihety ». L’art est ici féminin. « Les femmes suivent le chant du soliste. Soutiennent la voix en claquant des mains et répètent le refrain avec lui ».

Le même dispositif que ce qui se faisait à Antananarivo, relaté par Hasina Randrianarivelo, vice–président de l’association « Tambohobe ». « Tout d’abord, il se pratique en a cappella. Une personne blasonne ou récite et les autres répondent », explique–t–il. Les mots de lancement sont aussi pratiqués en terres Tsimihety qu’à Antananarivo : « Vaky ny sôva ». Le groupe Lôlô sy ny Tariny les ont intégrés dans une de ses chansons : « Fibata ».
Par ailleurs, d’autres recherches ont confirmé les similitudes du « sôva » avec d’autres arts oratoires et poétiques de plusieurs régions de la Grande Île. Le « tôkatôka » pratiqué chez le groupe humain Betsimisaraka. L’« ôsika » est aussi originaire de ce même groupe humain, les pratiquants se rapprochent le plus de ce qui se fait à Antananarivo. Ce sont surtout les jeunes hommes qui sont sollicités.
L’ôsika est allé plus loin dans ses pérégrinations thématiques, avec le style « vetaveta ». Littéralement « obscènes ». D’autres spécialistes affirment le rapprochement du « horija », de l’« antsa », du « beko », du « kôro », du « jijy » et de bien d’autres avec le « sôva ». À les croire, une unité culturelle indéniable. À supposer que ces arts oratoires étaient déjà pratiqués bien avant la colonisation.
À cet effet, une manifestation autour du « sôva » sera organisée le 6 juin à Antanikatsaka Itaosy à partir de 8 h. Le thème de ce « Festisôva » 2022 est « Il faut arrêter la violence ! ». L’occasion de savoir et de voir que cet art oratoire est encore pratiqué jusqu’à maintenant. Avec des troupes comme Sova Tanjombato, Akon’ny Rova, Hazo Midoroboka Jomaka Ampama, Fitarikandro Tsiadana, Antsa Midera Mahamasina, Gasy Misova Behoririka, Tarapahazavana Andraisoro, Miryam Sangam, Akon’Ankazo Ivanja, Black collection Andrano, Fanantenana tsiadana, B52 Atomic, Fanja anjanahary et Gasy mikalo Ambohimanga Rova.
Des artistes de la variété malgache seront aussi présents. À savoir, The Spesialista, Gasta, Odyaï, José Satoub et d’autres. Cette manifestation est organisée par l’association Tambohobe.
Maminirina Rado