
Consécration pour la musique malgache, le tsapiky vient d’être intégré à la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco ». Par ailleurs, ce genre musical (style de danse également) du sud-ouest est le symbole du mariage de la tradition et de l’ouverture à l’autre, à l’ailleurs, à l’au-delà des mers. Moderne puisque l’influence de la « lulu », du rock, de la pop, voire du jazz se retrouve dans le tsapiky. Musique de bal et de « disco ». Traditionnelle, son âme revient aux « sairy » et leur « marovany », son organisation et ses courants sont mûris dans les contrées loin des villes, de leurs tumultes et de leurs lumières nocturnes. Tout cela implique aussi que des financements internationaux seront facilement accessibles pour des projets de sauvegarde de cette musique. À moins d’avoir des objectifs uniquement pécuniaires, le tsapiky est loin de nécessiter une sauvegarde car c’est une musique dynamique et vivante. Tant qu’il y aura les « mandry am–pototse », ce genre se maintiendra dans les mœurs ludiques des Malgaches. Si l’Unesco honore Madagascar à travers cette intégration, le pays se doit aussi d’honorer les fondateurs de cette musique urbaine, à savoir Zafera, Boloko et d’autres encore. Le tsapiky est né grâce aux « défis » de guitare et de chorégraphie que les jeunes des quartiers de Tuléar se sont lancés.
Recueillis par Maminirina Rado




