Le 24 janvier a eu lieu une cérémonie de purification de l’île de Ratsimilaho à Fénérive–Est suite à une profanation initiée le 24 novembre selon les gardiens des traditions locales. En effet, des gens malintentionnés ont déposé des peaux et une tête de chèvre sur un site sacré. Pourtant cette viande, et celle du cochon, sont tabous sur place. Un affront pour les dignitaires de ce patrimoine historique, aussi sacré que les « Tranobe », les « Rova », les « Doany », etc…participant à l’identité du groupe humain Betsimisaraka et de Madagascar dans l’ensemble. Pour l’instant, les recherches des fautifs n’ont pas porté leur fruit. L’île de Ratsimilaho est un bout de terre situé à quelques milles nautiques de Fénérive–Est, de son ancien nom Antsirabato. Elle a été décrétée par le président Didier Ratsiraka en 1988, « patrimoine national ». Cette année, des tentatives d’achat du « Nosin’akoho », son autre appellation, ont fait bouger les dignitaires de la région. Voilà pourquoi le chef de l’Etat de l’époque s’est empressé de signer le document validant son statut particulier. Raison de plus, les ramifications historiques liées à ce lieu renvoient aux groupes humains Betsimisaraka, Merina et d’autres. Aussi à celui des monarques Vazimba. Et ce, bien avant la colonisation. Une histoire située avant le XVIIème siècle. Des noms comme Zafirabay, un grand royaume de cette partie de la Grande île, dont les princes se seraient posés en Imerina. Ramandobe, un sage « chaman », Ratsimilaho ou Ramaromanompo, le roi unificateur du groupe humain Betsimisaraka.
Recueillis par Maminirina Rado
