Les communautés villageoises vivant aux alentours de deux aires protégées co-gérées par Missouri Botanical Garden, ont célébré dernièrement la Journée mondiale des Rangers en vue de valoriser les efforts de conservation menés par les patrouilleurs.
La Journée mondiale des Rangers est encore mal connue à Madagascar. Cependant, elle mérite d’être célébrée à sa juste valeur surtout pour les patrouilleurs dans les nouvelles aires protégées de Madagascar. En effet, ces derniers se donnent beaucoup de mal pour protéger les héritages naturels de toutes les générations contre les feux et la chasse des animaux ainsi que les coupes illicites de bois précieux. Il faut savoir que la Journée mondiale des Rangers soutient le travail vital des patrouilleurs qui vont de la lutte pour la protection de notre patrimoine à la campagne de l’éducation environnementale. Cette année, la population locale résidant aux alentours de deux aires protégées vient d’effectuer la célébration de cet événement d’envergure internationale en faveur des patrouilleurs. Ce sont les aires protégées de Makirovana Tsihomanaomby, dans la région de SAVA et d’Ankarabolava Agnakatrika, dans la région Atsimo Atsinanana.
Collaboration des villageois. Il faut savoir que Missouri Botanical Garden (MBG) qui est à la fois promoteur et co-gestionnaire de ces aires protégées, avec le soutien financier de SOS Wild et l’Union Européenne, a sollicité la collaboration de tous ces villageois pour faire des patrouilles communautaires. Plus d’une vingtaine de coordinateurs constitués entre autres, par des maîtresses FRAM ont ainsi consacré leur temps pendant le week-end en vue d’organiser le travail des volontaires répartis en groupe de dix membres par village autour de chaque aire protégée. Ces groupes de villageois volontaires vont ensuite réaliser des patrouilles dans l’enceinte des deux aires protégées co-gérées par MBG. En l’espace d’un an, soit entre la période allant du mois d’août 2020 au mois d’août 2021, plus de 9.000 villageois issus de 20 fokontany ont participé activement à ces patrouilles communautaires. Ils se chargent notamment de détecter les feux de forêt et de lutter contre l’introduction, dans l’aire protégée, des braconniers qui chassent les animaux ou qui procèdent à l’exploitation illicite des bois précieux.
Baisse des sources de revenus. Force est de remarquer que les communautés locales villageoises vivant aux alentours de ces deux aires protégées n’ont également pas été épargnées lors de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 qui est survenue depuis l’an dernier. Elles ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins en raison de la baisse considérable de leurs sources de revenus, suite à la baisse du prix de la vanille et au débouché local très limité, entre autres. En revanche, le nombre de délits constatés par ces patrouilleurs à l’intérieur de ces zones protégées a été en nette recrudescence. On peut citer, entre autres, les coupes sélectives de bois, la chasse aux lémuriens, les défrichements de forêt et les cultures sur brûlis.
Attestations de reconnaissance. La patrouille communautaire constitue ainsi un travail supplémentaire pour les communautés locales autour des aires protégées. Elle contribue en même temps à la diminution des pressions et des menaces sur nos ressources naturelles tout en augmentant la superficie surveillée. C’est en tout une sorte de participation aux activités de conservation menées par Missouri Botanical Garden. La célébration de cette Journée mondiale des Rangers a ainsi permis aux communautés locales d’être fières de leurs paysages tout en renforçant leur sentiment d’appartenance aux ressources forestières. Des attestations de reconnaissance ont été distribuées aux courageux villageois qui ont préservé leurs patrimoines naturels à travers ces patrouilles communautaires.
Navalona R.