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mardi, février 11, 2025
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Paul Rabary : « La population réclame un changement radical favorable au développement humain »

Paul Rabary affirme qu’il reste actif pour le développement de Madagascar.

Après sa démission au sein du parti HVM, l’ancien ministre de l’Education Nationale, Paul Rabary nous a dévoilé son point de vue sur la situation actuelle de Madagascar. Interview exclusive

Midi Madagasikara (MM). Vous avez récemment quitté le parti politique au pouvoir, quelles en sont les raisons ?

Paul Rabary (PR). Effectivement, j’ai récemment déposé ma démission du parti politique HVM. Sans vouloir entrer dans le jeu de la polémique, j’estime qu’il est tout de même important que j’informe le public des raisons de ce départ. En politique, le partage de la vision et des objectifs du parti doit être le fondement de l’appartenance. Cela fait d’ailleurs partie de la discipline de parti. Or, il s’avère que mes idéologies ne se conforment plus aux visions du HVM. De ce fait, y rester n’était plus une option possible pour moi. Cela n’enlève en rien à mes convictions et à ma volonté de continuer à apporter ma contribution sur plusieurs fronts au développement de Madagascar, une cause qui m’est chère.

  1. Quelle est votre vision et quelle politique serait performante pour le développement du pays ?
  2. Il n’y a pas de mauvaise politique, mais c’est dans la mise en œuvre que résident les contraintes qui freinent souvent le développement de Madagascar. Je ne nie pas les progrès depuis le retour à l’ordre constitutionnel, et d’ailleurs les indicateurs l’attestent. Mais je dirai plutôt que ce développement n’est pas encore assez palpable pour que le peuple malgache le ressente dans son quotidien. Pour ma part, je vois et je rêve d’un « Madagascar terre d’opportunités, performante et confortable pour son peuple ». Cela semble bien utopique et philosophique, me direz-vous, mais je suis fermement convaincu qu’aucune politique de développement ne pourra porter ses fruits si les populations ne sont suffisamment impliquées et outillées.
  3. De façon concrète, comment doit se traduire ce principe que vous évoquez ?
  4. Il faudra donner à chacun les outils et les opportunités nécessaires pour lui permettre de contribuer au développement économique, social et culturel du pays. Toute politique de développement devra privilégier un investissement conséquent et soutenu dans le développement humain à travers l’éducation, la formation, l’accès aux soins, la protection sociale… Il est nécessaire d’avoir des populations formées et en bonne santé, de promouvoir un Etat au service des citoyens avec une gestion plus efficace des finances publiques, de réduire de façon drastique la taille et le train de vie de l’Etat, de créer un environnement favorable pour l’épanouissement du secteur privé en vue de la génération d’emplois décents et du soutien à la croissance économique, de prioriser la construction des infrastructures pour connecter les populations, et augmenter l’accès aux marchés, et donner beaucoup plus d’autonomie aux collectivités territoriales décentralisées en accroissant les transferts de compétences et de ressources budgétaires.
  5. Parlons d’économie. Pensiez-vous que Madagascar doit encore vivre aux crochets des bailleurs traditionnels ?
  6. Dire que nous vivons aux crochets des bailleurs traditionnels, ramène à une image négative du fonctionnement de l’Etat malgache. A mon sens, il n’y a rien de mal à collaborer avec les partenaires techniques et financiers. Il faut dépasser le raisonnement sectoriel en silo et adopter un raisonnement intégré du développement. Et dans ce cadre, chacun doit jouer son rôle de manière effective. Il est indispensable de savoir mettre en place des projets conformes aux besoins et à la situation de Madagascar, et réussir à négocier efficacement dans ce sens. Il faut arriver à un consensus pour que l’aide au développement serve réellement d’investissement à effet catalyseur. Il ne faut pas oublier que les accords de partenariat sont assez souvent sous forme de prêts. Et bien que ces prêts soient à taux concessionnels, ce sera au tour de la prochaine génération de rembourser ces divers prêts. Par conséquent, ces prêts doivent se faire pour son intérêt.
  7. Le mot de la fin ?
  8. Pendant quatre ans, j’ai pu sillonner plusieurs localités de Madagascar. J’ai entendu et vécu les préoccupations profondes des populations. Elles réclament une vraie rupture avec l’existant, elles veulent qu’une nouvelle page de l’histoire de Madagascar soit écrite. Un Madagascar de la prospérité partagée, où les richesses naturelles sont enfin exploitées pour mettre en place un système d’enseignement digne de ce nom, créer des emplois décents, construire des infrastructures … Nous avons l’obligation de laisser à nos enfants, aux générations futures, une Grande Ile radicalement différente. Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins. Allons-nous poursuivre la route qui nous a menés au gouffre profond de la misère, ou bien allons-nous choisir d’emprunter un chemin différent qui signe une véritable rupture avec le passé et les pratiques anciennes. Le changement vient de chacun de nous.
  9. Recueillis par Antsa R.
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