
Les incendies à grande échelle et la perte d’emploi engendrent souvent la hausse du nombre des sans-abri.
Les sans-abri, ce n’est pas ce qui manque à Tana, voire dans tout le pays. Depuis un certain temps, la hausse du nombre de ces sans domicile fixe (SDF) est non moins frappant même si jusqu’ici, aucune statistique exacte ne permet de le prouver. Mais il suffit de bien observer pour le constater. Presque à chaque coin de rue, l’on voit des groupes d’individus, pour ne pas dire des familles entières, qui essaient de monter leurs taudis avec du carton ou des matières en plastique. Il n’est plus utile de mentionner les endroits ou quartiers qui enregistrent le plus grand nombre de SDF, comme aux alentours d’Andavamamba et d’Ankazomanga. Même le centre ville comme à Analakely n’en est plus épargné. Et ceux qui s’installent à La Réunion Kely Ampefiloha se multiplient à une vitesse incroyable. Principale cause: extrême pauvreté qui frappe la majorité de la population. « Notre maison a été emportée par une incendie, en 2013. Il ne nous reste plus rien. Du coup, on est contraint de rester ici jusqu’à ce que l’on trouve un endroit où aller », regrette Claudine Naivomanana, une mère de famille qui a trouvé son coin à Ambondrona. Elle vit dans la rue avec ses quatre enfants. Sa principale source de revenus: mendier. Mais cette situation d’extrême pauvreté, bon nombre de Malgaches le vit. Surtout qu’à Madagascar, plus de 56% de la population vit encore dans l’extrême pauvreté.
100Ar par jour. Ainsi, beaucoup sont amenés à se demander ce que font les dirigeants ou ce qu’ils ont-ils fait depuis tout ce temps? Faut-il rappeler qu’à Madagascar, deux couches de populations existent actuellement: ceux qui s’appauvrissent inévitablement de temps en temps et que l’on appelle également «les nouveaux pauvres», puis ceux qui ne cessent d’amasser des richesses. « C’est triste de voir que les pauvres s’engouffrent de plus en plus dans la pauvreté. Ils vivent avec moins de 100 Ar par jour. Alors qu’il y a des gens qui ne connaissent même pas ce qu’on appelle la souffrance », se désole un économiste. Incendie souvent à grande échelle, catastrophes naturelles, baisse du pouvoir d’achat face au prix du loyer qui ne cesse de grimper et perte d’emploi. Ce sont là quelques causes de la hausse du nombre de sans-abri. D’ailleurs la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS) rapporte que seuls 20% des Malgaches ont accès à la couverture sociale.
Arnaud R.