
La fiscalité et les pratiques déloyales sont les plus citées comme cause du phénomène inégalitaire. Mais une autre série de facteurs pouvant être décisifs comme la mondialisation, les progrès technologiques ou encore les structures familiales sont également à considérer selon les experts.
Aucune assistance, aucun appui ! Même si Madagascar deviendra un pays riche, les Malgaches ne le seront pas avec le système actuel. Le traitement du phénomène inégalitaire tend, le plus souvent à focaliser l’attention sur la situation fiscale des plus riches, tout en omettant une série de facteurs pourtant tout aussi déterminants. Certes, malgré les nombreuses réformes appliquées à Madagascar, la fiscalité qui est loin du vrai système progressif favorise les plus riches, en dépit de la classe « moyenne », mais outre cette explication, la mondialisation, l’éducation, le chômage, les structures familiales et le progrès technologique figurent également parmi les causes de l’inégalité et de la pauvreté. En effet, la mondialisation conduit à l’affaiblissement des pays les plus fragiles. La robotisation et l’automatisation ne sont pas qu’une bonne nouvelle. Elles sont également un défi pour ceux dont les emplois sont menacés. Et pourtant, le chômage de masse a été une cause fondamentale de la progression des inégalités. Par ailleurs, l’évolution des structures familiales, notamment au travers du développement des familles monoparentales, fragilise également une partie de la société.
Echanges. Le développement des échanges internationaux a été un puissant facteur du mécanisme inégalitaire entre pays en développement et pays développés. Alors que les pays « émergents » sont parvenus à se développer au cours des dernières décennies, les pays développés n’ont pas su anticiper les conséquences de la mondialisation sur les emplois manufacturiers. Dans une étude publiée par l’institut Brookings, des économistes ont indiqué que la concurrence internationale, notamment des bas salaires, explique pour 85% la chute de la part des salaires dans les pays développés. Pour Madagascar, la situation est favorable à l’externalisation de certains services des entreprises des pays riches. Mais à qui profitent réellement ces opportunités ? Faute d’appui aux entreprises naissantes et surtout avec l’inexistence de banque de développement dans la Grande Ile, ce sont les opérateurs des pays développés qui exploitent eux-mêmes cet avantage comparatif de Madagascar, en termes de capital humain. Bref, il s’agit d’un cercle vicieux de la pauvreté que les dirigeants doivent résoudre, au bénéfice du peuple malgache.
Antsa R.