Les données du troisième Recensement de la Population et de l’Habitat (RGPH) font comprendre l’ampleur de la pauvreté non monétaire à Madagascar. Une situation qui touche les deux sexes et qui serait observée dans les zones urbaines et rurales, mais également dans toutes les régions du pays.
Les caractéristiques de l’habitation, la possession de cheptel et la possession de biens d’équipement sont les caractéristiques des conditions de vie de l’individu qui constitueraient la base de l’indice de bien-être économique ayant servi pour classer la pauvreté non matérielle chez les Malgaches. Ladite pauvreté regroupe des groupes d’indicateurs, à savoir : la pauvreté matérielle et la pauvreté multidimensionnelle. Ainsi, la pauvreté matérielle toucherait « 71,5% de la population malgache » si l’on s’en tient aux données du troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH 3). Un taux qui représente la proportion de la population dont l’indice de bien-être économiqueserait inférieur au « seuil de pauvreté relatif basé sur la dernière analyse de la pauvreté à Madagascar dans le cadre de l’Enquête Nationale sur le Suivi des OMD (ENSOMD 2012-2013 » et qui serait plus accentué en milieu rural où « 83,4% de cette population est pauvre (contre 21,8% en milieu urbain) ». La situation affecterait de la même manière la population des deux sexes.
Répartition. Les statistiques publiées dans le cadre du Recensement de la Population et de l’Habitation, troisième édition, notent également : « la répartition par quintile de bien-être montre que 65,7% de la population urbaine et seulement 9,1% de la population rurale forment le quintile de bien-être économique le plus riche ». Le quintile de bien-être le plus pauvre serait quant à lui de « 3,3% de la population du milieu urbain et 24% de celle du milieu rural ». Par ailleurs, la situation de pauvreté serait plus déterminante dans les régions Androy, Atsimo Atsinanana, Vatovavy et Fitovinany où « plus de 90% de la population » seraient « pauvres ». Ces données reflètent la situation des foyers et ménages malgaches d’il y a quelques années. Avec la crise de la Covid-19 et les autres crises y afférentes qui ont secoué le pays ces deux dernières années, la situation pourrait être pire actuellement. De telles données constituent, pour les décideurs, des outils d’aide à la décision. Encore faudrait-il comprendre et accepter la teneur des diverses dimensions de la pauvreté pour accepter d’orienter efficacement et de façon optimale les ressources disponibles.
José Belalahy