Le Programme Environnemental dans sa phase 3 (PE 3) est à l’heure du bilan après onze ans de mise en œuvre. Un financement de l’ordre de 49 millions USD a été alloué par les bailleurs de fonds pour ce faire entre la période 2004 et 2011, en plus d’un financement additionnel de 42 millions USD couvrant la période 2012 à 2015. « Il y a eu beaucoup de réussites car de nombreuses aires protégées ont été créées et conservées grâce au PE 3. Le transfert de gestion de l’écosystème forestier a été également réalisé. Et on a massivement investi dans la réhabilitation des infrastructures, dans les dotations de matériels pour l’administration et le Madagascar National Parks, par exemple. Une amélioration du niveau de vie de la population riveraine des Aires Protégées a été également observée. Mais en dépit de tout cela, de nombreux échecs ont été révélés à la fin de ce programme », a exposé Guy Razafindralambo, le Coordonateur national de PE 3 lors de son atelier de clôture hier à l’hôtel Carlton.
Administration forte. « Il s’agit, entre autres, de l’inexistence de politique ou de stratégie de pérennisation financière après le projet. Le programme n’a pas pu s’adapter chaque fois qu’il y a eu des bouleversements politiques avec trois régimes et pratiquement onze ministres qui se succèdent. Une forte dépendance au financement des bailleurs est constatée. L’assainissement des rondins de bois de rose a été également un échec puisque 50 000 rondins ont été saisis et mis à Iavoloha en 2008. Une petite partie a été mise en vente tandis que le reste est disparu. L’inventaire des rondins de bois de rose saisis et séquestrés par l’Etat devrait prendre fin cette année. Par contre, l’inventaire des rondins de bois de rose non déclarés et détenus par les opérateurs n’est pas achevé d’autant plus que la juridiction spéciale n’est pas encore installée », a-t-il énoncé. En outre, la réforme de l’administration a été avortée. « Cependant, l’efficacité des projets et du financement des bailleurs de fonds dépend d’une administration forte », a-t-il poursuivi.
Aucune perspective. Mais la liste est longue si l’on parle des échecs du PE 3. Le Coordonnateur national de ce programme a fait également savoir qu’il n’y a jamais eu une évaluation environnementale durant la mise en œuvre de ce programme. « L’inventaire forestier qui est une base fondamentale de toutes les actions n’a pas été non plus achevé. Mais ce n’est pas tout ! Les compensations des communautés locales de base qui exploitent les ressources forestières pour gagner leur vie posent aussi problème. L’Etat s’en charge en utilisant le reliquat du financement additionnel à hauteur de 1,5 millions USD », toujours d’après ses explications. Par ailleurs, « aucune perspective n’est en vue en matière environnementale après ce PE 3 sous forme de projet. Il se peut que cet aspect environnemental soit intégré dans les autres projets de développement à financer par les bailleurs de fonds. Les résultats ne seront pas les mêmes. Il appartient ainsi au gouvernement d’avoir une vision claire car la vie et la santé de la population sont tributaires de la conservation des Aires Protégées », a-t-il conclu.
Navalona R.