8000 Kg ! C’est la quantité de poulpes pêchés au premier jour de l’ouverture de saison à Ambodivahibe pour cette année 2017. Ce chiffre affiche une nette amélioration, car en 2010, il était à 600 Kg. La gestion durable des ressources naturelles, promue par Conservation International (CI) et ses partenaires, sont à l’origine de cette évolution. En effet, cette organisation a organisé des expéditions marines avec des experts nationaux et internationaux dans la baie d’Ambodivahibe, de 2006 à 2010. Ce qui a permis d’identifier une couverture corallienne du substrat intacte et une riche variété d’espèces. La baie sert de refuge aux êtres vivants face au changement climatique, grâce à la présence d’un canyon de 20 m de profondeur. Mais face aux menaces de tout type dans cette baie, CI s’est investie dans la mise en place d’une nouvelle aire protégée en 2007. Grâce au partenariat avec les communautés locales, la baie d’Ambodivahibe est devenue une Aire Marine Protégée (AMP) en décembre 2015. La sensibilisation de la population dans les villages autour de la baie était une activité difficile à mettre en œuvre dans ses débuts. Il fallait clarifier les enjeux de l’AMP et acquérir la confiance, et avec le temps, les communautés ont déployé leurs efforts. En 2010, un seul village a fermé temporairement la pêche aux poulpes pendant la période indiquée. Actuellement, 12 villages gèrent volontairement des réserves marines locales. Des associations et plateformes sont nées et bénéficient de renforcements de capacité. Des « dina » sont élaborés. Des changements dans la vie du village : des écoles sont bâties, des bornes-fontaines sont mises en place, de nouvelles activités génératrices de revenus (élevage caprin et avicole) sont pratiquées. Cette amélioration de la gestion des ressources a permis d’améliorer le niveau de vie de la population et des fruits de mer pêchés.
Recueillis par Antsa R.