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mardi, mai 13, 2025
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Pêche illégale de thonidés : Manque à gagner de 1 milliard de dollars pour le Sud-Ouest de l’Océan Indien

Madagascar contribue au PRSP à travers, entre autres, la mise à disposition de ses navires de surveillance et la mobilisation de ses inspecteurs des pêches.

Madagascar accueillera du 18 au 21 juillet 2017 la deuxième conférence des ministres des pêches des Etats du Sud-Ouest de l’Océan Indien, qui s’inscrit dans le cadre du Plan régional de surveillance des pêches (PRSP).

Environ 20% des captures totales des thonidés dans le Sud-Ouest de l’Océan Indien proviennent de la pêche illicite non reportée et non réglementée ou INN, estime la FAO. Ce qui représente 400 millions de dollars à la première vente, soit un milliard de dollars en termes de valeur ajoutée annuellement. Un manque à gagner considérable pour les économies de la région, illustrant les enjeux économique, écologique et sécuritaire de la lutte contre la pêche illégale. La mise en place, il y a dix ans, du Plan régional de surveillance des pêches (PRSP) a permis de mener de front la lutte à travers une multitude d’activités – dont notamment les patrouilles en mer – qui ont porté leurs fruits. Véritable mécanisme de coopération, le PRSP voit l’implication des Etats participants, lesquels s’engagent matériellement, financièrement et humainement. Le PRSP, avec le concours financier de l’UE, a pour objectif de réunir les moyens humains, maritimes et aériens des huit Etats participants pour planifier, coordonner et conduire des missions de patrouille conjointes en mer. Il vise également à fluidifier l’échange d’information concernant les activités de pêche dans la région et à renforcer la capacité des pays à répondre aux mesures internationales de lutte contre la pêche INN.

Deuxième conférence. Dix ans après la première conférence des ministres des pêches des Etats du Sud-Ouest de l’Océan Indien, aux Seychelles à l’occasion de la mise en place du PRSP, Madagascar accueillera ce mois de juillet la deuxième conférence des ministres des pêches de ces Etats. La rencontre qui se tiendra du 18 au 21 juillet prochain, sera l’occasion de présenter les réussites de ce mécanisme régional de coopération contre la pêche illégale et de réitérer l’engagement des Etats à poursuivre leurs efforts collectifs. Hamada Madi, secrétaire général de la COI, a déclaré que « le PRSP témoigne de l’utilité de la coopération, en l’occurrence dans la lutte contre l’INN qui reste une menace pour les économies du Sud-Ouest de l’Océan Indien ». Effectivement, le PRSP a permis d’agir collectivement pour améliorer la surveillance de 6,4 millions de km² de zones économiques exclusives.

Bilan des progrès. A l’issue de cette conférence, les ministres des Pêches des huit Etats participants signeront une déclaration commune visant à renforcer ce mécanisme régional de lutte contre la pêche INN. Au préalable, près d’une centaine d’experts nationaux et internationaux vont dresser le bilan des activités et des progrès réalisés par le PRSP sur le plan juridique, technique et humain. Ils travailleront également à l’élaboration d’un système de financement durable. Preuve de l’intérêt suscité par le PRSP, des représentants de l’Afrique du Sud, de la Somalie et des Maldives participeront également aux travaux de la conférence. «Nous avons aujourd’hui tous les critères pour devenir un centre d’excellence pour la région», relève Sunil Sweenarain, coordinateur du programme SmartFish de la COI. «Cette mutualisation des efforts, dans le cadre du PRSP qui constitue un volet majeur des activités du programme SmartFish, contribue significativement à stimuler la dynamique économique régionale dans le secteur de la pêche », poursuit-il.

Contribution active de Madagascar. La Grande île participe au PRSP par l’intermédiaire du Centre de Surveillance des pêches (CSP), lequel met à disposition du PRSP les moyens physiques et humains. Le navire malgache Atsantsa a effectué 397 jours de patrouille en mer depuis 2007. Jusqu’à ce jour et actuellement, il est le seul navire utilisé par le PRSP dans

la région. Le navire Tendromaso a, pour sa part, effectué 265 jours de patrouille en mer tandis que le navire Telonify a contribué au PRSP avec 6 jours de patrouille en mer. Au total, Madagascar a directement contribué, par la mise à disposition de ses navires de surveillance et la mobilisation de ses inspecteurs, à plus de la moitié du nombre total de jours de patrouille en mer du PRSP.

Mise en œuvre et financement.  Le PRSP est mis en œuvre depuis dix ans par les cinq Etats membres de la COI, à savoir l’Union des Comores, La France/La Réunion, Madagascar, Maurice et Seychelles. Depuis 2014, il s’est élargi à trois Etats côtiers du continent, à savoir le Kenya, le Mozambique et la Tanzanie. Il est mis en œuvre par la COI depuis 2007, d’abord sur fonds de la direction générale des Affaires maritimes de l’Union Européenne, puis, à partir de 2014 grâce aux ressources du Fonds européen de développement mobilisé à travers le programme SmartFish. Depuis 2015, la composante régionale du projet SwioFish1, mise en œuvre par la COI, apporte son soutien technique et financier aux activités du PRSP sur les fonds de la Banque mondiale.

Recueillis par Hanitra R.

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