
Après 9 mois de fermeture de la pêche à la langouste à Sainte Luce, dans le Sud-Est de Madagascar, la réouverture, le 1er juillet, a aussitôt été couronnée de succès pour les pêcheurs, avec de belles prises de 227 kg le premier jour et 518 kg le deuxième jour.
Dès le premier jour de la réouverture de la pêche à la langouste à Sainte Luce, le 1er juillet dernier, le succès était déjà au rendez-vous, en dépit des mauvaises conditions météorologiques. Les premières prises ce jour-là étaient de 227 kg tandis que le deuxième jour, les pêcheurs sont revenus avec 518kg. La plus grosse langouste capturée pesait alors 1,35kg ! Ce succès confirme l’efficacité des efforts déployés en faveur de la protection de ces ressources marines, par les villageois et les pêcheurs de Sainte Luce, premiers producteurs de langoustes à Madagascar. En effet, grâce à une initiative locale, un plan de cogestion a pu être mis en œuvre. En plus de la fermeture nationale d’une durée de 3 mois, d’octobre à décembre, imposée par la loi, ces villageois ont décidé d’agrandir la zone d’interdiction et d’allonger la période de fermeture pour 6 mois, de janvier à juin. Ce, outre l’interdiction de la pêche de langoustes de petite taille et des femelles œuvées. Dans la zone protégée, située près des côtes, les espèces peuvent ainsi se reproduire tranquillement pendant neuf mois de l’année. D’où ce grand succès de la réouverture.
Evolution. Cette initiative de cogestion a débuté en 2013 à Sainte Luce avec une première clôture villageoise en 2014. Depuis, elle n’a cessé de se développer et a obtenu l’adhésion de toutes les parties concernées, de la communauté et les autorités aux acheteurs et exportateurs en passant par les associations et les scientifiques. Cette année, un nouveau village, Esohihy, situé plus au Nord, a initié une clôture villageoise sur 30% de son territoire de pêche à la suite de la clôture nationale.
Mais en dépit de la bonne marche du système de cogestion villageoise, des défis restent, toutefois, à relever, concernant notamment les efforts pour convaincre les pêcheurs de renoncer aux femelles grainées et les trop petites tailles, pour les relâcher dans la réserve en attendant l’ouverture de celle-ci. Par ailleurs, l’extension du système de clôture partielle à d’autres villages est également une démarche à entreprendre.
Tout ce chemin parcouru est le résultat d’une collaboration entre l’ONG Azafady, le ministère des Ressources halieutiques et de la Pêche, avec l’appui de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) par le biais du programme COI-SmartFish.
Recueillis par Hanitra R.