Si le régime était catholique, il aurait été excommunié par les évêques qui ne ménagent pas leur sermon à l’endroit des dirigeants, quand bien même les deux chefs de l’Exécutif ne feraient pas partie de leurs ouailles puisque l’un est protestant et l’autre, adventiste.
Pêchés mortels !
« Un régime inefficace, des promesses fallacieuses mêlées de mensonges et laissant la porte ouverte à la violence. Les valeurs malgaches sont détruites : La vie et la dignité humaine ne sont plus respectées ; les pauvres ne sont pas protégés ; le vrai « fihavanana » malgache est perdu ; l’anarchie règne totalement ; le pays vit dans l’insécurité ; le pouvoir et les autorités chargées d’appliquer la loi sont achetés pour faire subir des injustices aux gens et s’approprier illégalement des terrains d’autrui… Autant de « pêchés mortels » (pour Madagascar et les Malgaches) dénoncés par les évêques qui se sont réunis en session extraordinaire à Antanimena. Mais non pas à Tsimbazaza où les députés font certainement partie des « secteurs touchés par le bakchich et la corruption » évoqués lors de la conférence épiscopale qui a déploré le fait que « certains des hauts responsables et leur entourage bénéficient d’une impunité ». Selon les membres du clergé catholique, « l’amour effréné de l’argent en est la cause ». L’Eglise elle-même n’est pas épargnée avec « le vol de cloches ; la complication de l’obtention et l’alourdissement des permis de séjour des missionnaires résidant à Madagascar ; l’incitation des croyants à s’entredéchirer ; l’exploitation des cérémonies religieuses pour faire du discours politique ». Et d’ajouter même que « la stratégie des extrémistes qui se cachent derrière une religion censée apporter le salut commence à gagner du terrain ». Et ce, sans citer nommément la religion en question, tout autant que l’Eglise se défend de s’immiscer ou de proposer un modèle pour l’organisation de la vie politique et la gestion du pays. Cela n’empêche pas néanmoins les évêques de faire remarquer que le peuple ressemble à « des brebis sans berger ». On attend la réponse du berger protestant à la bergère catholique.
R. O