
« Pédiatrie au quotidien », tel est le thème du 6e congrès de la Somaped ou Société malgache de pédiatrie, qui se tient au Carlton depuis hier.
A Madagascar, la diarrhée est la troisième cause de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. Selon l’ONU, 39% des enfants des pays en développement seulement reçoivent des soins appropriés pour traiter cette maladie. L’insalubrité, l’inaccessibilité à l’eau potable, la prévalence élevée des agents pathogènes dans l’environnement, la malnutrition… sont autant de raisons qui expliquent ce fort taux de mortalité infantile. Car lorsque l’on sait que parmi les populations rurales, 38% seulement ont accès à des sources d’eau potable améliorées et 10% ont des installations d’assainissement améliorées. Dans les villes, la situation n’est pas plus reluisante. L’insalubrité et les ordures qui s’amoncellent favorisent les diarrhées, mais aussi les maladies respiratoires. Les familles précaires sont les plus exposées, car non seulement elles vivent dans des environnements insalubres, mais parce qu’elles n’ont pas forcément accès aux soins, la santé étant un luxe pour les Malgaches.
Défis. Avec une soixantaine de pédiatres dans tout le pays, le ratio pédiatre/enfant est très en deçà des besoins. D’autant plus qu’une grande frange de la population malgache ont moins de 5 ans. Mais si ce faible nombre de spécialistes est un handicap pour la santé publique, c’est surtout parce que la répartition géographique de ces derniers dans toutes les régions n’est pas la même. La plupart d’entre eux sont concentrés dans la capitale, et dans les grandes villes. De manière générale, les professionnels de la santé traînent des pieds pour servir dans les campagnes reculées. D’autre part, les médecins généralistes peuvent recourir au manque de spécialistes en pédiatrie. Enfin, un des plus grands défis de la pédiatrie à Madagascar est le manque de moyens matériels. Certaines maladies nécessitant une lourde intervention ne peuvent être traitées et guéries à Madagascar. Il s’agit des malformations cardiaques, la baisse des plaquettes dans le sang, le kyste du foie… ce qui est platotechnique.
Anjara Rasoanaivo