La destruction de centaines, voire de milliers d’hectares de forêts du Parc national d’Ankarafantsika remet en perspective le désastre écologique engendré par les feux de brousse. C’est le deuxième incendie criminel allumé en l’espace de dix jours. Les efforts déployés par les centaines de pompiers, de militaires et de simples citoyens ont eu raison de ce feu qui a provoqué d’immense pertes sur le plan écologique. La politique de préservation des aires boisées, accompagnée d’une reforestation des terres dénudées de la Grande île, est une des priorités du pouvoir actuel, mais les efforts déployés sont en partie ruinés par ces pratiques de personnes mal intentionnées. La campagne de reboisement n’a pas encore commencé cette année, mais elle prendra toute son importance dans le contexte actuel.
Peine exemplaire pour les incendiaires
C’est une impression de gâchis qui envahit tous les agents forestiers du parc d’Ankarafantsika. Les populations aux alentours sont tout aussi horrifiées de voir ces milliers d’hectares détruits. Le désastre est autant écologique qu’économique car il prive la région d’une manne financière apportée par le tourisme. La surveillance des autorités locales et du personnel sur place était très serrée, mais il a suffi de l’action de quelques pyromanes pour que se produise cette catastrophe. Ces derniers ont été appréhendés, mais le mal a été fait. Le dévouement de tous ceux qui ont combattu le feu a été admirable, mais les conditions climatiques et le manque de moyens matériels nécessaires ont gêné les efforts des soldats du feu. La ministre de l’Environnement, qui était sur place, a loué le dévouement de tous, mais elle n’a pu que ressentir de l’amertume devant le spectacle de désolation qu’elle a découvert. Il va falloir reconstituer toute cette couverture forestière détruite. Sur le plan national, le bilan n’est pas très reluisant car les feux de brousse se multiplient. Les campagnes de reboisement doivent être intensifiées. Néanmoins, on constate qu’une partie des plants mis en terre pousse normalement. Les efforts doivent être poursuivis et les mesures coercitives doivent être appliquées à l’encontre des incendiaires.
Patrice RABE