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samedi, décembre 14, 2024
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Peinture : L’exposition perturbante d’Enisa Ramovic à l’IS’ART Galerie

L’une des œuvres d’Enisa Ramovic.
L’une des œuvres d’Enisa Ramovic.

Après l’exposition de Temandrota sur l’opération Tandroka, l’Is’Art Galerie accueille une nouvelle œuvre pleine de (res)sentiments. Avec Psychedelic, l’artiste Bosniaque Enisa Ramovic frappe fort pour une première prestation

De tempérament très réservé, l’artiste a réalisé lors de cette exposition son premier vernissage. Son parcours difficile et attypique doit la raison du long moment avant de se dévoiler au public. Originaire du Kosovo, elle quitte l’Ex-Yougoslavie après la guerre, à l’âge de 27 ans. Après quelques années de travail pour LVMH, elle décide de se consacrer à sa famille et rencontre alors une artiste-peintre belge qui l’initie à la peinture classique. Quatre ans plus tard elle est repérée par le collectif qui gravite autour de l’Is’art Galerie. La voilà aujourd’hui qui expose ses toiles qu’elle qualifie de spontanées et intuitives mais dont la technique est très appréciée : « on sent une grande maitrise dans les coulures, les éclaboussures et les contrastes », commente Eric, reponsable de la galerie. « Si je devais comparer ses œuvres à de la musique, je dirai que l’on est vraiment dans un style électro-groove et évidemment psychédélique».  Un style qui peut être jugé dur mais qui résulte d’un passé difficile, car Enisa Ramovic a été forcée de quitter le Kosovo après la guerre de 1999 qui a littéralement déchiré l’Yougoslavie. C’est ce qui ressort de ses œuvres, qui sont pour elle un véritable exutoire : « Je me laisse guider par mes envies, mes impressions et émotions ». Des émotions qu’elle couche sur ses toiles avec un panel de techniques qui n’a rien à envier aux plus grands peintres. Notamment sa façon d’utiliser les mains pour finir ses toiles, très proches des manières d’Yves Klein, ce peintre français de la moitié du XXe siècle qui utilisait toutes les parties du corps pour réaliser ses œuvres. Enisa, quant à elle,  nous expose une multitude de visages au regard fixe qui quitteront la galerie le 23 avril.

 Joany Raoilison

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