
II fait partie de la génération d’artistes peintres qui s’est fait connaître du public au début des années 90. Gabriel a, comme nombre de ses camarades, réussi à se démarquer des monstres sacrés de la peinture malgache qui dominaient le marché de l’art. Il a, au fil des années, réussi à imposer son style de peinture original, très différent de celui de ses aînés et ses œuvres sont aujourd’hui appréciées par les connaisseurs. Son exposition à l’Hôtel du Louvre est une aubaine car elle permet de redécouvrir sa façon particulière de combiner peinture et collage pour faire ressortir la multitude de sentiments quand l’inspiration arrive.
« Matière et effet ». Depuis 1990, le style de Gabriel n’a pas cessé d’évoluer. On le remarque nettement en regardant les photos des tableaux des débuts où le style était simple voire simpliste. Les années passant, l’artiste s’est recentré sur son vécu et sa peinture s’est enrichie du ressenti psychologique des épreuves que lui a réservé la vie. Ses lectures et ses écoutes musicales ont nourri son inspiration. Il a été sensible à la dégradation de l’environnement. Il s’est singularisé, en utilisant des matériaux de récupération pour composer des œuvres très originales. Ces dernières années, on pouvait les découvrir à l’extérieur de Jumbo Score à Ankorondrano. Mais, il ne se sentait pas très satisfait de ce qu’il exposait. C’est la raison pour laquelle il a décidé de faire cette exposition de l’Hôtel du Louvre. Il l’a préparée durant deux ans et le résultat est cette collection de 41 tableaux où il a pu donner libre cours à son inspiration. « J’ai varié peinture et collage de matériaux pour faire ressortir les sentiments qui m’animent. La maturation a été lente, mais la réalisation a été rapide. », nous a affirmé Gabriel. C’est tout naturellement qu’il a qualifié son travail par les termes « matière et effet ». Les toiles sont exposées dans le hall de l’hôtel et l’exposition dure jusqu’au 15 octobre.
Patrice RABE