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mercredi, juillet 9, 2025
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Peinture : Roland Raparivo rejoint les immortels

Roland Raparivo, désormais parmi les illustres de la peinture malgache.

Décès de Roland Raparivo à l’âge de 84 ans des suites d’une chute, il y a quelques mois, mais qui l’a affaibli au point de causer son départ au firmament des immortels.

Roland Raparivo a porté longtemps, plus d’un demi-siècle de carrière de peintre et haut l’art pictural malgache. Le grand homme est parti, à 84 ans, rejoindre les étoiles éternelles hier dans la matinée comme l’ont annoncé ses proches. Dernièrement, son fils Tiana Raparivo a annoncé que « suite à une chute, il n’est plus sorti de son lit. Sa santé s’est ensuite dégradée ». Cela fait maintenant plus de trois semaines que le génie s’est enfoncé dans un état critique. Il attendait son heure. Quoi qu’il en soit, sa disparition a mis en émoi le milieu artistique malgache.

Jonny R’afa, sculpteur/dessinateur et parolier, sortant de l’école des Beaux Arts de Paris lui a rendu hommage. « C’est mon père qui me l’a fait connaître. Ensuite, quand j’ai commencé à suivre ses œuvres, j’ai pensé le rencontrer, mais cela ne s’est jamais fait… Ces compositions de couleurs inimitables et sa fidélité avec la réalité, sans artifices, ont marqué son travail », fait-il savoir. Roland Raparivo est effectivement connu à travers le monde, adulé par ses pairs, pour ses tableaux, parfois immenses. Mettant en avant un réalisme encore inégalé.

Selon sa famille, les funérailles de Roland Raparivo devraient se tenir le 10 novembre, mais les informations restent encore à confirmer. Le génie a été élevé au rang de Grand Officier de l’Ordre National bien avant son décès. La grande famille de l’art malgache, quelle que soit la discipline, musique, art contemporain, cinéma, bande dessinée… a rendu hommage à ce grand monsieur de la culture nationale. Il est l’un des derniers survivants des années folles de la peinture malgache, dans la lignée des Gaston Rakotovao, Ratrena, ou encore Razanamaniraka…

 Témoin de l’histoire. Avec la disparition de l’artiste, c’est également une école qui disparaît. Celle qui est née de l’unique école des Beaux Arts de Madagascar, créée en 1922, par Garbit. Selon une missive administrative, cet établissement voulait que « les Indigènes des deux sexes, âgés de 14 ans au minimum et qui ont montré des dispositions pour l’étude du dessin ». Apparemment, Roland Raparivo était un « indigène » de talent. Témoin de l’histoire, le peintre en a aussi souffert de cette période trouble vécue par les  Malgaches.

Roland Raparivo a vécu les moments les plus durs de la répression française coloniale. La fuite avec ses sœurs, sa famille, dans les forêts en pleine nuit. La famine qui les torturait après des jours de cachette. Ces soldats impitoyables qui massacraient tout sur leur passage. Tout cela, le peintre ne l’a jamais refoulé et en a gardé un souvenir impérissable. Jusqu’à en faire un tableau émouvant intitulé, « Fitsoahana », littéralement, la « Fuite ». De son vivant, en parlant de cette période, on ressent toujours l’amertume derrière ses propos. Sur le tableau, « Fitsoahana », la clarté de la pleine lune semblait déjà signaler un lendemain d’espoir.

Maminirina Rado

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