
L’approvisionnement en eau par la Jirama de la ville de Diégo Suarez a été coupé depuis dimanche dernier. La population doit acheter le bidon de 20 litres à 4 000 ariary selon la population locale.
La population d’Antsiranana vit actuellement ce que les habitants du Grand Sud vivent au quotidien. Une pénurie d’eau qui serait actuellement à son quatrième jour et qui commencerait à être lourde pour la population locale. « L’eau est coupée depuis dimanche dernier. Nous n’avons pas eu d’information sur le pourquoi et le comment de la question que maintenant (hier). Il n’y a que des rumeurs et des ouï-dire sur la situation», déplore Raïssa, mère de famille jointe au téléphone hier. Notre interlocutrice de rajouter que « la situation commence à profiter à certaines personnes qui se sont directement improvisées en vendeurs d’eau ». Le bidon de vingt litres (les bidons jaunes) se vendrait actuellement à quatre mille Ariary. « La population ne peut que se plier à la situation et essayer de survivre », dénonce avec amertume Mounirah, étudiante à Diégo. Les explications avancées par les responsables locaux renvoient aux activités météorologiques du week-end, entre autres, aux fortes pluies causées par le passage de la tempête tropicale Herold dans l’Océan indien. L’eau de la rivière serait montée du côté de Besokatra, ce qui aurait emporté les deux conduits d’eau de la Jirama qui alimentent Diégo I et II. « Le nouveau conduit, d’un diamètre de 2m 400, a été emporté par les crues. Un autre conduit a été perforé suite à une collision avec des blocs de rochers », avance Zaka Rufin, directeur régional de l’Eau de la région Diana.

Difficiles. La population de la ville d’Antsiranana s’approvisionne actuellement auprès d’une station de traitement de la compagnie nationale d’eau et d’électricité située au PK 7. La crainte d’un imminent épuisement de la réserve d’eau se ferait également ressentir étant donné que les travaux de reconstruction des deux conduits se heurtent à diverses difficultés d’ordre technique. Les zones où se situent les deux conduits sont difficilement accessibles et seraient localisées à environ trois ou quatre kilomètres de la station de pompage. Ce qui imposerait d’énormes contraintes aux équipes chargées de mener les travaux de réparation. Outre l’accès, le niveau de l’eau et la force des crues seraient encore problématiques. « Mener les travaux de réparation avec la force actuelle des crues est impossible », fait savoir le directeur régional de l’Eau Diana. Beanjara, chef du service d’exploitation de l’eau auprès de la Jirama, quant à lui, avance que « la réparation de l’ancien conduit, celui perforé, devrait se faire ». « Ce qui devrait permettre à la Jirama d’atteindre les 50% de sa production en eau à Diégo Suarez dans les prochains jours », renchérit Beanjara. Si le coronavirus occupe toute l’attention dans la capitale, la population de Diégo lutte pour faire face à la pénurie d’eau. Les tons commencent à hausser. Heureusement que la nature a été clémente en donnant une pluie hier. Histoire de se libérer du paiement des 4 000 ariary pour un bidon de 20l le temps de quelques heures.
José Belalahy