
Outre la difficulté d’accès à l’énergie qui impacte les industries, le problème d’alimentation en eau constitue également un problème récurrent affectant le secteur privé.
Cette pénurie d’eau touche non seulement les usagers particuliers mais aussi les industriels. C’est la raison pour laquelle, la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo a réuni tous les acteurs concernés au niveau du secteur de l’eau afin d’identifier les solutions face à cette problématique. En effet, « des entreprises membres de notre chambre consulaire se plaignent à ce sujet. Une consultation et une implication de toutes les parties prenantes s’avèrent ainsi importantes pour rechercher ensemble des solutions durables », a évoqué le président de la CCIA, Gil Razafintsalama, lors d’une conférence-débat, hier, dans ses locaux à Antaninarenina. Cet événement entre dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’Eau. Le thème a été axé sur « la pénurie d’eau : quels défis, innovations et solutions durables pour le secteur privé ? ».
Perte
De son côté, le président du Groupement des exportateurs des huiles essentielles à Madagascar (GEHEM), Andrandraina Rasolonjatovo, a soulevé que les entreprises membres souffrent d’une pénurie d’eau pour réaliser leurs activités. « On en a besoin pour les plantations jusqu’à la transformation et l’extraction des huiles essentielles alors qu’on subit de plein fouet les impacts du changement climatique. Soit, notre production est compromise à cause de la sécheresse, soit les cultures sont complètement inondées en raison des intenses pluviométries avec une réduction de la période de pluies. Du coup, notre production connaît une perte allant de 20 à 80% », a-t-il témoigné. Parlant de solutions y afférentes, « certains membres du GEHEM peuvent se permettre d’explorer des forages ainsi que de procéder à la filtration et au traitement d’eau pour pouvoir effectuer la transformation des plantes en huiles essentielles. En outre, ceux qui ont les moyens mettent en place un bassin de rétention d’eau. Mais à notre avis, il faut trouver une solution commune pour que tous les membres du secteur privé en profitent », a-t-il ajouté.
Contamination
Pour Mamy Nirina Ralambosamimanana, directeur de la Réglementation et de la protection des ressources en eau au sein de l’ANDEA (Autorité nationale de l’assainissement), il a évoqué l’importance de la mise en place des comités de gestion des six grands bassins versants identifiés à Madagascar. « Il faut les protéger et maîtriser en luttant contre la défécation à l’air libre, la déforestation, les feux de brousse. C’est l’affaire de tous. En effet, cela nous permet de conserver les ressources en eau tout en prévenant leur contamination. En outre, le Code de l’Eau datant de 1998 doit être également révisé face aux effets néfastes du changement climatique et à l’évolution technologique », a-t-il enchaîné. Quant à la société Bush Proof, « elle se spécialise dans l’exploration et l’exploitation des ressources en eau souterraine. La prise de responsabilité de tout un chacun s’impose pour éviter la contamination de ces ressources en eau. Par ailleurs, nous apportons notre contribution en matière de réalisation d’une étude sur les ressources en eau mobilisables. L’analyse de leur qualité et quantité s’impose ensuite tout en évitant leur contamination afin de trouver une solution durable », a-t-elle conclu.
Navalona R.