
L’accès de tous à l’eau potable est le « velirano 3 » du président Andry Rajoelina qui doit se méfier de l’eau qui dort.
Peu de temps après le mouvement des gilets jaunes en France, la manif des bidons jaunes à Madagascar a commencé le 1er décembre 2018 par la « Grande marche d’Itaosy » à travers laquelle les habitants de ce bourg ont exprimé leur ras-le-bol face à la pénurie d’eau récurrente dans ce quartier de l’Atsimondrano qui ne justifie pas son nom.
Circulation bloquée. En l’espace de deux ans, le mouvement ainsi que la pénurie d’eau se sont étendus aux quatre coins de la ville des Mille. Entre autres, à Mahazo, Ampasampito, Ambatolampy Antehiroka, Ankaraobato… La dernière manifestation en date a eu lieu avant-hier du côté des cités universitaires d’Ankatso I et d’Ambohipo où les étudiants ont bloqué la circulation pour extérioriser leur mécontentement. Même topo à la Cité Akany Sambatra Itaosy où les ménages sont loin d’être …heureux à cause du problème de manque d’eau qui les contraint à se réveiller au beau milieu de la nuit pour remplir les bidons jaunes à la borne fontaine du fokontany ou au robinet de la Jirama qu’ils oublient souvent de fermer, tellement rien ne coule si ce n’est au compte-goutte.
Récupération politique. Ces mouvements de protestation jusqu’ici non structurés et spontanés pourraient se généraliser et s’étendre à d’autres revendications au risque de faire l’objet de récupération ou d’instrumentalisation politique par les pêcheurs en eau trouble. Aussi trouble que l’eau jaunâtre parfois de couleur…orange qui coule parfois du robinet, tel que l’a rapporté le député élu à Fandriana lors du récent face-à-face entre l’Assemblée nationale et le gouvernement au Centre de Conférence Internationale Ivato.
Promesse de campagne. Même signal d’alarme de la part de son homologue élu à Diégo II qui a fait savoir que « 90% de la population de sa circonscription n’a pas accès à l’eau potable malgré la proximité d’Anivorano ». La députée élue à Bealanana de rappeler pour sa part que « l’accès à l’eau potable fait partie des promesses de campagne du président Andry Rajoelina ». Le « solombavambahoaka » élu à Manakara de rapporter que « la population boit actuellement de l’eau de mer ». C’est littéralement la mer à boire, a-t-il souligné à l’endroit du gouvernement qui aurait du mal à jouer les pompiers de service par manque d’eau dû notamment au réchauffement climatique qui fait monter de quelques degrés la température politique.
R.O