Depuis trois semaines, la pénurie de sucre persiste dans la région Diana. Le prix de ce produit de première nécessité a grimpé, le kilo s’achète à 7.000 ariary. Une situation exceptionnelle que les habitants locaux n’ont jamais connue depuis les années 2000.
Dans les magasins et dokany ( petite épicerie) du district d’Ambilobe, d’Ambanja ainsi que de Diégo-Suarez, l’or brun se fait rare. Sans vouloir exagérer, nombreux boivent du thé sans sucre et sont obligés de changer de menu. « Vers la fin du mois de mars, j’ai changé mon petit déjeuner en sabeda » témoigne Nazira, un grand consommateur de sucre.
À Scama un quartier de la banlieue Antsiranaise, une commerçante a perdu ses clients potentiels à cause de cette pénurie. « Les vendeurs de mokary, ( galettes malgaches) sont mes clients. Ils viennent prendre au minimum cinq kilos de sucre, ici, chez moi. Actuellement, ils ont arrêté leurs activités parce qu’il est impossible d’avoir du sucre ». Bon nombre de commerçants ont du mal à s’approvisionner.
Selon le Directeur Régional de l’industrie et du Commerce de la Région Diana, Romuald Tanigna, le manque d’approvisionnement du sucre dans la région Diana est dû notamment à la catastrophe naturelle qui a ravagé le champ de canne à sucre de la société SoCoCoMa (sucrerie Côte Ouest de Complant de Madagascar). « Chaque année, la Sococoma produit plus de 90 mille tonnes de sucre alors qu’en 2020 nous n’en avons produit que 63 mille tonnes » a-t-il fait savoir.
Majoritairement musulman, la population de la région Diana s’inquiète, puisque après une semaine, ce sera le mois de ramadan. « Nous avons besoin de beaucoup de sucre lors du déjeuner du soir», explique Mahamoud avec un visage désolé, « on a peur que cette crise s’éternise car on ne saura pas quoi faire ». A titre de rappel, un habitant de Diana consomme plus de 25 kg de sucre par an. Depuis une semaine, la consommation est réduite à 10 grammes toutes les deux semaines.
Iss Herdiny