
« Heureusement que cette pandémie arrive à point à l’époque des smartphones, imaginez si elle était arrivée du temps des portables Nokia 3310 (l’ancêtre du portable) ». Cette phrase d’un internaute malgache résume tout de la mainmise d’Internet dans de nombreux domaines pour faire face au confinement partiel « Covid–19 ». Surtout dans l’art où les plus talentueux démontrent une créativité ou des savoir–faire faisant oublier un instant cette maladie et tous les soucis dans son sillage.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs artistes, ceux qui ne boostent pas leur page, donnent envie de rester coincé devant son écran. Entre l’humour, la musique et les performances en tout genre, les internautes ont de quoi mettre sous la dent. De véritables pépites numériques valant le détour et de sacrifier quelques « mégaoctets ».
“Zanakantitra” – cover des titres anciens au spleen étourdissant
“Zanakantitra” est la page du membre fondateur du groupe AVM, Hiary Rapanoelina. D’un vibrant « Iarivo niandohana » d’Andrianary Ratianarivo, le monstre sacré du théâtre malgache, à un «Ô ry vahoaka manatrika », répertoire du patrimoine musical malgache rendu à la postérité par Bao Angèle. Il y a de quoi être nostalgique, surtout quand l’artiste ajoute un jeu d’accordéon adoucissant la sauce. Cependant, on est tenté de penser que Hiary Rapanoelina ouvre une piste pour la réappropriation des chants d’antan malgaches sous le sceau des nouvelles technologies. Etant donné que le montage de ses petits clips est aussi amusant avec des montages simplistes, d’une originalité facétieuse.
Setra David – le vaillant soldat de l’autodérision
L’humour de Setra David fait mouche. Avec moins de cinq sketchs distribués sur « facebook », dont son compte est devenu sa vitrine artistique. Ce jeune homme de Morondava et son air de gros matou rigolard, se moque ouvertement des gars de son coin. Plutôt une autodérision. Et les réactions sont unanimes, Setra David décortique en rire son quotidien de jeune fils de cette perle balnéaire de l’ouest. « Voici un sketch dans lequel on raconte comment les gars de Morondava demandent de l’argent à leur père pour s’amuser avec les copains en comparaison avec ceux des gars d’Antananarivo », lance–t–il. La mise en scène est bluffante. Assis et s’accoudant au canapé, le père joué par l’humoriste, regarde la télé avec la télécommande à la main. En réponse à la demande du fils, il répond. « Il y a une brouette dans la cour, prends-la et va travailler pour gagner de l’argent ». Le fils fond en larmes.
Maminirina Rado