
La déclaration du ministre des Affaires étrangères (MAE), Henry Rabary-Njaka, sur TV5 est loin d’être mise aux oubliettes. En effet, après les réactions épidermiques des internautes choqués par cette annonce faite en terre étrangère, le démenti du Premier ministre, Olivier Mahafaly Solonandrasana, c’est au tour du KMF/CNOE, l’observatoire de la vie électorale à Madagascar d’émettre son avis sur ce sujet. Pour cet observatoire, cela reflète purement et simplement l’incapacité de collaborer et de définir les priorités pour les membres d’un même gouvernement. Une affirmation qui trouve peut-être son fondement par rapport à l’incohérence des propos du locataire de Mahazoarivo et du chef de la Diplomatie malgache. Et pourtant, à l’aube des élections, tous les acteurs se doivent de garantir un climat propice à leur tenue. C’est le mot d’ordre. Patricia Raharisoa du KMF/CNOE soutient : « Il appartient à l’Etat de respecter les lois en vigueur et de lancer un appel à l’apaisement à l’endroit des citoyens par rapport à la situation ».
Latitude. Si l’on revient sur cette déclaration du ministre Henry Rabary-Njaka, dans une certaine mesure, peut-être s’est-il fié, comme les autres, aux dispositions constitutionnelles sauf qu’on aurait pu éviter ce tapage si et seulement si on avait d’ores et déjà doté la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante) du pouvoir de déterminer, de fixer et d’arrêter le calendrier électoral. Effectivement, les articles 38 à 42 de la loi n°2015-020 relative à la structure nationale indépendante chargée de l’organisation et de la gestion des opérations électorales dénommée « Commission Electorale Nationale Indépendante » qui exposent les attributions de la Ceni, demeurent muets sur ce point. Et pourtant, le vice-président de la Ceni, Thierry Rakotonarivo a fait savoir que « la Ceni se dote d’une proposition de calendrier électoral, mais est obligée d’attendre la fameuse loi organique ». Aussi a-t-il tenu à rassurer que « ce n’est pas la Ceni qui va torpiller le processus ». Les débats sont loin d’être clos. Depuis toujours, la Ceni elle-même a recommandé à ce que la compétence d’arrêter le calendrier électoral, de convoquer les électeurs lui soit attribuée et que l’autonomie financière lui soit octroyée, bref, à ce qu’on lui donne plus de latitude dans la réalisation de sa mission. Mais jusqu’à maintenant, ces recommandations sont restées lettre morte. A suivre.
Aina Bovel