Les employés reprochent à leurs supérieurs de favoriser le népotisme et de confondre la politique avec la gestion administrative de la compagnie aérienne.
« La Compagnie Air Madagascar est complètement au bout du gouffre ». C’est la constatation des membres de l’intersyndical du personnel qui ont organisé hier un point de presse à Analakely pour présenter un petit bilan de la situation actuelle au niveau de ladite compagnie aérienne. Un bilan plutôt négatif si l’on s’en tient aux explications des employés. En effet, les hauts responsables au sein d’Air Mad et le Ministère de tutelle sont particulièrement pointés du doigt. Ils sont considérés comme étant les principaux responsables de l’ « échec » auquel la compagnie aérienne fait face actuellement. Un échec engendré entre autres, par une situation financière catastrophique, des vols perturbés prenant en otage aussi bien les clients que le personnel, mais aussi et surtout, le maintien d’Air Madagascar dans l’annexe B de la liste noire des compagnies aériennes qui restreint les conditions de vols dans l’espace aérien européen. Par ailleurs, les membres de l’intersyndical d’Air Madagascar se plaignent des pertes financières considérables qui, d’après eux, sont dues à l’incompétence des dirigeants.
Foyer de tension. Aussi à cause de cette situation et afin de procéder au redressement d’Air Madagascar, les employés réclament-ils la démission immédiate du ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie, Ulrich Andriantiana, du président du Conseil d’administration d’Air Madagascar et non moins Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, Henri Rabary-Njaka et de ses proches collaborateurs, du Directeur général de la compagnie aérienne, Haja Raelison, ainsi que du Directeur général de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM), James Andrianalisoa. Cette décision aurait été prise à l’issue de la dernière réunion de l’intersyndical. En quelque sorte, le personnel met sur le dos de ces hauts responsables la situation catastrophique traversée actuellement par la compagnie Air Madagascar. En effet, les employés reprochent à leurs supérieurs de favoriser le népotisme et de confondre la politique avec la gestion administrative de la compagnie. Ils dénoncent également le fait que les équipages étrangers Jetways bénéficient d’un traitement de faveur au détriment de leurs collègues malgaches. Par ailleurs, ces hauts responsables susmentionnés sont également pointés du doigt par rapport aux « détournements répétés de vols commerciaux au profit des dirigeants actuels et de leurs proches ». Depuis quelque temps, cette pratique est devenue monnaie courante au niveau d’Air Madagascar. Faisant allusion certainement aux rumeurs véhiculées par les détracteurs du régime lors du dernier déplacement présidentiel en Indonésie. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle revendication de l’intersyndical d’Air Madagascar constitue un nouveau foyer de tension à régler pour le régime HVM.
Davis R
