
La problématique de l’emploi chez les personnes en situation de handicap ne date pas d’hier. A l’heure actuelle, l’État n’offre aucun dispositif incitant les entreprises à procéder au recrutement de ces personnes.
Le bulletin de l’Office National de l’Emploi (ONEF) de 2019 donne un aperçu inquiétant de l’état des personnes en situation de handicap en matière d’emploi. Selon ce document, «50% des entreprises dans la Région Analamanga considèrent que les PSH n’arriveront pas à suivre le rythme de travail». Ce qui «en partie lié au fait que peu d’employeurs souhaitent investir dans des matériels et outils de travail spécifiques pour les PSH», précise quant à lui le rapport intitulé «Quelle politique de l’emploi à Madagascar» et signé par le Dr Hery Ramiarison. Dans ce document, ce dernier avance également que «le recrutement des PSH par les entreprises est rendu difficile par de nombreux facteurs, notamment la réticence des entreprises, le manque d’accompagnement et le manque d’infrastructure». En effet, bien d’autres facteurs font que l’accès au monde du travail soit difficile pour ces types de personnes. Entre autres, «le peu de dispositifs mis en place pour favoriser une scolarité normale, ce qui les désavantage considérablement à l’entrée du parcours professionnel». A en croire le rapport signé Dr Hery Ramiarison, si «les centres de formation dédiés spécialement aux PSH sont des outils pour améliorer leurs chances d’obtenir de l’emploi, les formations qui sont souvent organisées par des associations sont insuffisantes et ne sont pas suffisamment diversifiées».
Chiffres. Si l’on se réfère aux rapports du Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH-3), la Grande île comptabiliserait 154 255 personnes en situation de handicap. Ce qui représenterait 0,6 % de la population totale. Un état qui toucherait plus les hommes que les femmes et qui concernerait majoritairement le milieu rural. En termes d’emplois, la plupart de ces catégories de personnes s’orienterait plus vers l’auto-entrepreneuriat. Ce qui les pénaliserait des divers services de protection sociale. Les PSH sont «livrées à elles-mêmes face à un choc économique (ou sanitaire). Il n’y a pas de dispositif précis pour favoriser la résilience des personnes en situation de handicap, ou pour mieux les armer face aux différents chocs», ajoute le rapport intitulé «Quelle politique de l’emploi à Madagascar». Si la problématique est bien présente, il n’y aurait aucun dispositif étatique incitant les entreprises à recruter les personnes en situation de handicap. La preuve, le bulletin de l’ONEF 2019 avance qu’il n’y a que 2,1 % de PSH salariés dans la région Analamanga.
José Belalahy