La Plateforme de la Fédération des Personnes Handicapées de Madagascar tire la sonnette d’alarme quant aux impacts de la crise liée à la Covid-19 auprès de sa communauté. Discrimination, différentes formes de maltraitance non seulement auprès de leur communauté, mais également au sein de leur famille, situations de pauvreté, « les quotidiens des personnes en situation de handicap (PSH) empirent avec les mesures de confinement. Une situation qui ne serait toutefois pas « surprise » selon la plateforme de la fédération des personnes handicapées de Madagascar. Ce, dans la mesure où la plupart des personnes handicapées vivent bien au-dessous du seuil de pauvreté, comparées aux autres catégories de la population malagasy. Ce qui les priverait de « l’accès à l’éducation et, par conséquent, encore moins à l’emploi ». Si les personnes en situation de handicap (PSH) de la capitale malagasy ont eu droit au programme de filet de sécurité octroyé par l’Etat ainsi que par les bienfaiteurs comme des organisations de la société civile, le cas des personnes handicapées dans les régions du pays serait innommable si l’on se réfère toujours à la plateforme de la fédération des personnes handicapées de Madagascar. « La majorité essaie de survivre en exerçant de l’auto-emploi et en faisant des petits commerces », note la plateforme. Avant de préciser « Mais les mesures de confinement limitant les heures de marche, les personnes handicapées peinent à vendre car leur situation physique ne leur permet pas de se hâter pour rejoindre les marchés. Réduisant davantage la possibilité pour eux de pouvoir commercialiser leurs produits ».
Politiques. Face à ce fait, la plateforme de la fédération des Personnes Handicapées de Madagascar déplore « la non-mise en œuvre d’une politique spécifique visant la réalisation de leurs droits humains ». L’inexistence de politique adaptée aux personnes en situation de handicap a toutefois été décriée par les concernées et les acteurs pour la défense des droits de l’homme. L’absence de politique trouverait son origine dans « la non-reconnaissance administrative » des PSH. Un état qui, quant à lui, est le fruit de « l’inexistence de statistiques agrégées » sur lesdites personnes. Il conviendrait de noter que les statistiques agrégées correspondent à une base des données exactes des PSH. Un outil qui, en temps de crise comme celle vécue par le pays actuellement, aurait dû permettre à l’État de « déployer des réponses d’urgence et/ou inhérentes à une situation donnée ». La plateforme de la fédération des personnes handicapées de Madagascar dénonce d’ailleurs cette non-reconnaissance administrative. « La plupart des personnes handicapées ne peuvent accéder au filet de sécurité car pour cela, il faut être inscrit auprès du Fokontany, et pour diverses raisons, dont financières, la plupart des personnes handicapées n’y sont pas inscrites. Dans la majorité des cas, elles ne sont pas non plus informées des lieux et des dates d’inscription, ou bien les lieux préconisés ne leur sont pas accessibles », déplore la plateforme. Avant de rappeler le communiqué du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme en date du 20 avril 2020 qui insistait sur la « nécessité d’accorder une attention particulière aux personnes handicapées ». Ces dernières étant « hautement vulnérables face à cette crise sanitaire, comparés aux autres groupes de la population ». A l’instar du registre social, les statistiques agrégées des PSH semblent être encore loin.
José Belalahy